Tractactions de la dernière chance...
72 heures avant le jour '"J", les Guinéens restent toujours les oreilles collées au transistor ou les yeux pointés devant la télévision, à l'attente de la nomination d'un Premier Ministre. Déjà, hier, tout le monde a vécu le stress de la "nomination imminente" du futur occupant de la Primature. En vain !
Actuellement, se tient au Palais du Peuple, une réunion regroupant les syndicalistes, les leaders religieux et les représentants des institutions républicaines. Pour tirer les léçon de la non application par le Président Conté de la totalité du contenu du protocole d'accord signé le 26 janvier dernier et qui a conduit à la suspension de la grève déclenchée par l'inter centrale CNTG/USTG élargie à l'ONLSG et à l'UDTG, le 10 janvier dernier. Dans la journée,selon certaines indiscrétions, le Président Conté aurait reçu Me Lamine Sidimé, Premier Président de la Cour Suprême, l'honorable Aboubacar Somparé, Président de l'Assemblée Nationale et
M.Michel Kamano, président du Conseil Economique et Social. Au même moment, dit-on,l'archevêque de Conakry, recevait les dirigeants syndicaux. On voudrait convaincre les uns et les autres, à donner encore du temps au Président Conté.
Toujours est-il, estiment les syndicalistes, le Président Conté a eu du temps pour choisir un Chef du Gouvernement. Voilà qui a poussé les leaders syndicaux, le 6 février, à sortir une déclaration dans laquelle ils menacent de débrayer, le 12 février, si le Président Conté ne nommait pas un Premier Ministre. " Nous ne voulons pas un bain de sang. Il faut utiliser toutes les voies possibles pour convaincre le Président Conté à nommer le Premier Ministre. Nous ne voulons pas un autre lundi sanglant", a déclaré hier un syndicaliste au cours de la réunion de concertation organisée au Palais du Peuple par le Comité de Pilotage de la société civile.
Actuellement, Conakry, pourrait-on dire, est en veillée d'armes. Les rumeurs les plus folles circulent sur la présence des mercénaires de l'ULIMO et du LURD à Conakry. Selon des sources syndicales, ces éléments auraient été convoyés depuis Macenta et disseminés dans trois communes de la capitale. Ces mercénaires seraient prêts à tuer toute personne qui oserait sortir la tête, le 12 février pour manifester. Malgré la dénonciation de cette "immixion" d'étrangers dans les affaires guinéo-guinéennes, notamment par les syndicalistes et la société civile, le Gouvernement n'a pas réagi. Conarky s'apprêterait-elle à vivre les pires moments ?
B.Boubekr pour Conakryonline