Peuple de Guinée,
Ton engagement héroïque et ta détermination t’ont rendu l’initiative de ta destinée.
On ne décidera plus de t’opprimer sans conséquences.
Compte tenu de l’état de famine dans lequel l’état d’urgence a sciemment plongé Conakry,
Compte tenu de la non-mobilisation de la communauté internationale autour de nous pour honorer son devoir d’ingérence,
Compte-tenu de la capitulation de Lansana CONTE sur le maintien d’Eugène CAMARA en tant que premier ministre,
Tu as payé, au prix du sang, ton droit légitime d’exiger ta souveraineté.
Au nom de tes espérances trahies ou déçues par tous ceux d’entre nous qui n’ont su ou pu jouer leur rôle, nous exigeons de mettre le devoir de mémoire au centre de l’action gouvernementale du premier ministre dit « de consensus ».
Ici, plus haut qu’ailleurs, nous le déclarons tenu de mettre immédiatement en place, les mesures suivantes :
• Démarrage de la mandature du premier ministre par une semaine de deuil national avec mise en berne du drapeau sur tous les édifices publics.
• Une commission d’enquête indépendante pour élucider les conditions de l’assassinat des manifestants, avec mise en lumière de toute la chaîne de commandement et mise en exergue nominative des donneurs d’ordre et des exécutants.
• Identification exhaustive et systématique de toutes les victimes de la répression aveugle infligée à la Guinée depuis le 22 janvier 2007, y compris celles de l’état de siège
• Traduction des coupables devant le TPI.
• Décret portant consécration de la journée du 22 janvier comme journée de deuil national.
• Indemnisation à vie des blessés et estropiés, en proportion de leur invalidité.
• Création et versement d’une rente aux familles des victimes assassinées ou prise en charge d’un frère ou sœur de chaque victime.
• Mise en place d’un stock alimentaire de sécurité, couvrant plus de 3 mois de consommation de la population de Conakry, et accessible par les syndicats de travailleurs pendant les éventuels mouvements de grève.
• Révision constitutionnelle pour rendre le Président de l’assemblée nationale inéligible après la période de transition qu’il dirigera pour préparer de nouvelles élections présidentielles.
Nous nous donnons la mission de veiller pour le peuple et par le peuple à la mise en œuvre des dispositions ci-dessus.
Leur non application devra être sanctionné par la rupture de la trêve imposée par la disette organisée par CONTE à Conakry.
Il ne s’agit que d’une trêve, que nous ne devons en aucun cas transformer en occasion de restaurer le pouvoir sanguinaire de CONTE dans sa plénitude.
Que nos groupes de patriotes disséminés à l’intérieur du pays restent mobilisés et prêts à agir et réagir en cas de non respect des exigences sur le devoir de mémoire, par l’application des points ci-dessus.
KEITA Sidikiba
ksidikiba@wanadoo.fr
Ancien officier guinéen, responsable de la cellule action du CRAC, président de REPERG.
Transmis par Keita Sidikiba pour Conakryonline