Au cours des discussions, le Gouvernement a fait l’état des lieux des accords précédents. Il a énuméré les points qui avaient été satisfaits, ceux qui étaient en cours et enfin ceux qui souffraient de retard. Pour ces deux derniers points, le Gouvernement a donné d’amples explications sur les motivations de ce retard.
L’un des points principaux des revendications syndicales était l’actualisation de la grille salariale accompagnée d’une demande d’augmentation des salaires.
Le Gouvernement a expliqué que si l’actualisation de la grille salariale s’imposait et ne posait que des problèmes d’expertise, l’augmentation des salaires était difficilement envisageable dans le contexte actuel. En effet, la récession économique que la Guinée traverse depuis plusieurs mois et qui va se poursuivre jusqu’à la fin de l’épidémie Ebola et au-delà prive notre pays des ressources nécessaires à l’application d’une telle mesure.
Après de longues discussions, le Gouvernement a proposé de procéder à une augmentation de salaires de 40% échelonnée de la manière suivante : 15% en avril, 15% en juillet et 10% en octobre 2015. Le syndicat a catégoriquement refusé cette dernière proposition en exigeant une augmentation de 50%.
Le Gouvernement a rappelé qu’une telle augmentation n’était pas soutenable par notre budget et qu’elle compromettrait nos différents programmes avec nos partenaires financiers.
Le Gouvernement a non seulement demandé au syndicat de revoir ses prétentions mais également de suspendre la grève le temps qu’un accord soit trouvé, ceci afin de prendre en compte, notamment, l’urgence sanitaire nationale.
En dépit de cette proposition et des différents plaidoyers du Patronat, du Président de l’Assemblée Nationale, des religieux et de certains acteurs de la société civile, les différentes centrales syndicales ont décidé d’aller en grève.
Le Gouvernement déplore cette décision qui intervient, comme chaque guinéen le sait, au moment où toutes les forces vives de la nation, appuyées par la communauté internationale, se mobilisent au quotidien pour vaincre l’épidémie Ebola.
Le Gouvernement tient à informer l’opinion publique nationale et internationale qu’il a fait le maximum pour éviter une grève en ces temps difficiles. Le traitement que le Gouvernement accorde à ces revendications répond au souci de trouver un équilibre entre la préservation de la paix sociale, la poursuite de la lutte contre la propagation de l’épidémie et le maintien de nos équilibres macroéconomiques.
Le Gouvernement tient à rappeler qu’à travers diverses mesures, il a procédé à une augmentation des salaires de 110% entre 2011 et 2014. A titre d’exemple, en 2010 un fonctionnaire stagiaire de la hiérarchie A touchait 536 000 Gnf, aujourd’hui il perçoit 1 138 800. Le fonctionnaire au plafond touchait 979 300 Gnf, il touche aujourd’hui 2 136 940 GNF.
Le Gouvernement rappelle que le droit de grève est constitutionnel et qu’il sera respecté. Néanmoins nous attirons l’attention de tous ceux qui souhaitent y participer que la liberté et la sécurité doivent être assurées à tous ceux qui se rendront sur leurs lieux de travail. Le Gouvernement assurera la sécurité des travailleurs et des citoyens sur l’ensemble du territoire national.
Dans le contexte de l’épidémie Ebola, le Gouvernement appelle le personnel de santé à maintenir le service et à poursuivre les efforts en cours dans la lutte pour l’éradication du virus Ebola.
Le Gouvernement reste à la disposition du Patronat et des centrales syndicales pour poursuivre les négociations et appelle à l’esprit civique de chacun et de tous.
Le Porte-parole du Gouvernement
M. Damantang Albert CAMARA