Naturellement, la confirmation viendra du Ministère de la Santé, Médecins Sans Frontières (MSF) et l’Institut National de la Santé et de la Recherche (Inserm), promoteur de l'essai. Il s’agit de l’administration d’un médicament antiviral, appelé favipiravir, au centre de traitement Ebola à Guéckédou. Dans les semaines à venir, le déploiement de l'essai se fera dans deux autres centres de traitement du virus Ebola (CTE) en Guinée : à Macenta et Nzérékoré.
Tessy Fautsch de "Médecins Sans Frontières" relativise l’euphorie : « Ceci est un pas important, mais nous ne pouvons pas donner de faux espoirs à la population guinéenne, et celle des autres pays affectés en Afrique de l’Ouest. Même si cet essai montrait à terme que le favipiravir est efficace et bien toléré par les patients, cela ne suffira pas à endiguer l’épidémie ».
Le protocole de recherche a été préalablement partagé avec l’Organisation Mondiale de la Santé, et validé par les autorités nationales guinéennes et les comités d’éthique compétents. Le favipiravir sera administré sous forme de comprimés pendant 10 jours. L’étude suivra les effets secondaires et indésirables, la survie à 14 jours et celle à 30 jours. Les risques et bénéfices de ce médicament seront clairement détaillés dans la langue respective des patients, ou leurs représentants, qui consentiront à le prendre. Les malades participent à l’essai clinique sur une base volontaire et sont libres de refuser ou d’accepter de prendre ces traitements. Quelle que soit la décision, chaque patient sera de toute façon soigné.
Les premiers résultats sont attendus au plus tôt pour le premier trimestre 2015.
Il faut rappeler que c’est en novembre dernier que MSF annonçait que trois (3) de ses centres de traitement Ebola en Afrique de l’Ouest vont accueillir des essais cliniques. L’ONG avait ainsi précisé que l’Institut National (français) de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) mènera une étude clinique sur l’antiviral favipiravir à Guéckédou, en Guinée. L’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT) effectuera une étude sur le traitement par plasma ou sang total convalescents dans le centre Ebola de Donka, à Conakry en Guinée. L'université d'Oxford conduira quant à elle, au nom du Consortium International des Infections Respiratoires Aiguës Sévères et Emergentes (ISARIC), une étude clinique sur l’antiviral brincidifovir dans un site qui reste encore à déterminer, et financée par le Wellcome Trust.
Selon Johan van Griensven, Coordinateur de la recherche menée par l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers (IMT) : « Le plasma convalescent de patients guéris, qui contient des anticorps contre un agent pathogène, a déjà été utilisé en toute sécurité pour d’autres maladies infectieuses. Nous voulons savoir s’il fonctionne pour l’Ebola, s’il est sûr et s’il serait possible d’élargir son utilisation pour réduire le nombre de décès dans l’épidémie actuelle ».
A préciser que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et les autorités sanitaires des pays affectés participent à cet effort collectif.
Ousmane Bangoura pour www.Conakryonline.com