La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan a ouvert à Genève une réunion ministérielle de deux jours destinée à renforcer les structures sur place en Afrique pour mieux combattre le virus.
«Au début de l'épidémie, des faiblesses existaient dans tout le système de santé», a déclaré la patronne de l'OMS aux participants réunis à l'Hôtel Intercontinental.
Les trois pays touchés n'avaient qu'un ou deux médecins pour près de cent mille habitants, des laboratoires concentrés dans les villes, dans les hôpitaux souvent pas d'électricité ni d'eau courante, pas assez d'ambulances et d'équipements de protection fiables, a dit Margaret Chan.
Le premier cas de décès par Ebola date du 28 décembre de l'an dernier en Guinée. «A partir de là, le virus s'est propagé, non détecté, pendant plus de trois mois, dans de multiples chaînes de transmission et le virus est entré dans la capitale Conakry en février», a déclaré la directrice générale de l'OMS.
Faux diagnostic
La maladie a été mal diagnostiquée et confondue avec le choléra, puis la fièvre de Lhassa. Le 21 mars, après que le gouvernement de Guinée ait lancé l'alerte, «le virus était profondément enraciné en Guinée», a dit Margaret Chan.
«C'est ce qui arrive en l'absence d'un système de santé qui fonctionne», a-t-elle souligné. Elle a plaidé pour trouver des solutions innovatrices, à court et à long terme, basées sur le renforcement des soins de santé primaires et l'engagement des communautés locales.
Les ministres de la santé de la Guinée, Remy Lamah, de Sierra leone, Abu Bakarr Fofanah, et le chef des services médicaux du Libéria le Dr Bernice Dahn assistent à la réunion.
Plus de 600 membres du personnel de santé dans les trois pays ont été infectés par l'Ebola, ce qui a encore affaibli les services de santé. Beaucoup de malades chroniques n'ont plus reçu les soins nécessaires.
En organisant la réunion à Genève, l'OMS, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement veulent éviter que l'épidémie d'Ebola, qui a fait plus de 6000 morts, ne devienne un problème endémique dans ces pays et aggrave encore la mortalité en Afrique de l'Ouest causée par les maladies habituelles. Une conférence de presse est prévue jeudi.
(ats/Newsnet)
source: www.tdg.ch