Pr. Alpha Condé qui est à sa première année à la tête de l’Etat guinéen, depuis sa prise de fonction le 21 décembre, a procédé au dépôt traditionnel de la gerbe de fleurs à la Place des martyrs rendant ainsi un hommage mérité à tous ces hommes tombés sur les champs de bataille en luttant pour l’abolition progressive de l’esclavage.

Pour la petite histoire, après la loi cadre de 1956 et la victoire éclatante du PDG aux élections territoriales de 1957 le syndicaliste Sékou Touré fut élu président du conseil du PDG avant de diriger le peuple de Guinée vers le référendum du 28 septembre 1958 face à la proposition du président de la République française, Général Charles De Gaule faite aux anciennes colonies francophones d’Afrique et d’Outre Mer, pour garder la communauté avec ces dernières, qu’il remporta avec 94,4% de ‘’NON’’ permettant ainsi au pays de proclamer son indépendance le 2 octobre de la même année.

Ce choix qui a été qualifié d’audacieux et responsable au regard du contexte historique de l’époque, fut un modèle en Afrique et dans le monde.

Lors du passage à Conakry le 25 août 1958 du Général Charles De Gaule, feu Ahmed Sékou Touré fit une déclaration historique qui disait : ‘’nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage’’.

Ainsi donc, la France a pris acte du vote négatif de la Guinée avant qu’elle ne soit admise le 12 décembre 1958 comme 82^ème pays membre de l’ONU.

Après l’accession de la Guinée à l’Indépendance, la réaction du gouvernement français ne se fit pas attendre. La France fit appliquer au nouvel Etat guinéen des mesures de rétorsion à travers le départ massif des techniciens et fonctionnaires français, la suppression de crédits bancaires et de transfert accéléré de fonds vers l’ancienne métropole, le gel de tous les avoirs guinéens en France, l’arrêt des travaux d’équipement, le départ des planteurs français pour s’établir en Côte d’Ivoire moyennant d’importants crédits.

L’ancienne métropole ne pardonna pas à la Guinée d’avoir ouvert la brèche dans le régime colonial favorisant ainsi l’accession à l’Indépendance par cascade de plusieurs autres anciennes colonies d’Afrique.

Dès lors, le gouvernement guinéen fraîchement mis en place, prit des mesures pour accueillir outre des étudiants, des professeurs, des ingénieurs et des médecins africains et des pays de l’Europe de l’Est et d’Asie qui contribueront à consolider les bases du jeune Etat.

Ainsi, les nouvelles autorités de la République de Guinée ont décidé des actes majeurs dont, la création de l’Armée nationale le 1^er novembre 1958 pour la défense de l’intégrité territoriale ainsi que la création deux ans après de la monnaie nationale.

En ce 53^ème anniversaire de son Indépendance, ce 2 octobre 2011, on retiendra un tournant décisif caractérisé par l’élection à la tête du pays d’un président qui est resté plus de 40 ans dans le combat politique, Pr. Alpha Condé.

Aussitôt admis dans ses fonctions du président de la République, Pr. Alpha Condé qui a hérité d’un pouvoir presque à l’agonie et une société en pleine convulsion, a prôné la démocratie vraie, le changement et la réconciliation nationale, gage certain d’une paix durable dans l’unité, la cohésion sociale et le développement harmonieux d’une Nation.

Après donc le dépôt de la gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs, le président de la République, Pr. Alpha Condé s’est rendu au Palais du Peuple, où il a présidé la cérémonie de clôture des travaux de la Journée Nationale de la Jeunesse (JNJ) avant de recevoir ses invités à un banquet offert à l’occasion par le couple présidentiel au Palais Sekoutoureyah dans la commune de Kaloum.

AGP