Lutte contre Ebola : Alpha Condé en première ligne

Le Président de la République était à l’assemblée générale du RPG Arc-en-ciel du samedi, 6 septembre 2014. A cette occasion, Pr. Alpha Condé a demandé aux militants et sympathisants de prendre la fièvre hémorragique à virus Ebola très au sérieux. Le Chef de l’Etat a mis l’occasion à profit pour répondre aux "prophètes du malheur" qui souhaitent la guerre en Guinée. Pour lui, la seule bataille qu’il vaille est celle à livrer contre Ebola. Il prophétise qu’il n’y aura jamais de guerre en Guinée.

Le Numéro Un guinéen a, dans sa communication, invité à des pratiques simples mais efficaces afin de vaincre cette pathologie qui a un bilan macabre de plus de 2000 morts dans la sous-région.

Voici l’intégralité de cette intervention du Président Alpha Condé dont les propos en français, sosso et maninka, ont été recueillis et transcrits par Conakryonline :

« Je suis venu pour parler d’une seule chose : c’est l’Ebola. Il y en a qui disent qu’il va avoir la guerre en Guinée, il n’y aura jamais de guerre en Guinée. Nos pays voisins ont connu la guerre et  nous y avons assisté. Il n’y aura pas de guerre en Guinée. La seule guerre à mener en Guinée, c’est la guerre contre l’Ebola. Et il est important que vous preniez très au sérieux cette maladie.

D’abord, j’ai reproché un peu à certains amis, à l’OAAS, à l’OMS et à Médecins Sans Frontières que leur communication n’était pas bonne. Parce que l’on ne meurt pas nécessairement de l’Ebola. Mais, si la personne ne sait pas ça, si elle est malade, elle va se cacher. Alors que si elle prise plus tôt [en charge], elle guérit. Donc, il faut que tout le monde s’engage dans la sensibilisation.

Le problème que l’on a en région forestière, il y a des gens qui banalisent en disant que "ce n’est pas vrai, ce n’est pas une maladie". Ou bien, "c’est une malédiction, ceci, cela", etc. Ou bien encore, "ces médecins blancs-là, veulent vous tuer".

C’est pourquoi, on doit considérer Ebola, comme une priorité nationale. Tous les Guinéens, quel que soit leur parti politique, ou association ou Société civile ou syndicat, tout le monde doit participer à cette bataille. Donc, il faut l’union sacrée pour combattre Ebola. Sinon, on va être isolés. Vous voyez déjà, les gens ne vont plus à Monrovia ni à Freetown. Nous, on était arrivés presque à la fin. On voulait même fermer le centre [d’isolement] de Donka. Malheureusement, au Liberia, là où il y a eu la maladie, c’est la zone où il y a eu l’abandon. Il n’y a pas eu tellement de suivi du gouvernement. Donc, les gens traversaient la frontière. Mais, ce sont nos parents, ce sont nos frères. Donc, aujourd’hui, nous sommes obligés de nous battre pour la Guinée, pour la Sierra Leone et pour le Libéria. Parce que, tant qu’il y aura un cas de Sida, pardon, d’Ebola ici, au Libéria ou en Sierra Leone, on n’est pas sortie de la galère ; parce que vous ne pouvez pas empêcher les gens de traverser la frontière. Vous ne pouvez pas. C’est pourquoi, il est important que tout le monde se mobilise. Que vous écoutiez. Quand quelqu’un a la fièvre, il faut qu’il aille tout de suite à l’hôpital. Prenez l’affaire d’Ebola au sérieux. Il y a des gens qui n’aiment pas la Guinée. Si on ne prend pas ce problème d’Ebola au sérieux, ça va trop nous fatiguer. Regardez le cas de la Sierra Leone, aucun avion n’y va, aucun bateau n’y accoste. Même chez nous, pour que les quelques avions continuent à venir, il faut que nous prenions des dispositions. Par exemple, les accompagnateurs n’entrent plus à l’aérogare. Donc, nous sommes plus que décidés à mettre fin à cette maladie.

Cette maladie est un malheur. Œuvrons pour que nous nous en débarrassions. Pour ça, il faut que chacun écoute les médecins. Que les médecins et le personnel aussi acceptent de porter les gants. Beaucoup de médecins en sont déjà morts pourtant, en sauveurs ! Une fois que l’on a fini de consulter un malade, on peut jeter le gant après et se laver les mains. Chose qu’ils ne font pas. Je l’ai dit à [l’hôpital] Donka, si ça continue, je vais mettre un militaire à chaque étage ; aucun médecin ne pourra y accéder s’il n’a pas de gants.

Donc, nous allons nous organiser. J’ai rencontré les syndicats, j’ai rencontré la Société civile, j’ai rencontré les hommes d’affaires, je vais rencontrer les médias pour que chacun s’engage dans cette bataille. Après, j’irai aux Nations-Unies pour sensibiliser pour que l’on considère que l’Ebola, ce n’est pas que l’affaire de l’Affaire de l’Afrique, c’est l’affaire du monde entier et que chacun doit se mobiliser ».

 

Mohamed Diawara pour www.Conakryonline.com

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