Lutte contre Ebola : Le Chef de l’Etat invite à plus de sensibilisation par les médias

Le Président de la République a reçu les représentants des médias le mardi, 9 septembre 2014 dans le cadre de la riposte à la fièvre hémorragique à virus Ebola. Une bataille que Pr. Alpha Condé engage sur le front de la sensibilisation de toutes les couches socioprofessionnelles du pays à travers les hommes de la presse et de l’audiovisuel. Il était 13 h, lorsque le Chef de l’Etat a fait son entrée dans la salle polyvalente du Palais Sèkhutureya en compagnie de Bernard Kouchner. Les journalistes étaient préalablement informés qu’il ne s’agissait pas d’une conférence de presse, donc, aucune question n’était à poser, mais plutôt de prendre les directives du Président de la République en vue de leur plus grande implication dans la sensibilisation des concitoyens.

A l’entame de son intervention le Chef de l’Etat a regretté : « C’est arrivé à un très mauvais moment. Après la conférence de Dubaï [Forum économique de Dubaï sur la Guinée ; NDLR] la ratification des différents contrats miniers, le séjour enthousiaste du MEDEF, nous sommes tombés dans cette situation. Donc, il faut que tout le monde prenne conscience que cette bataille est vraiment sa bataille ».

Pour le Chef de l’Etat, « Ce qui complique notre bataille aujourd’hui, c’est que la Guinée doit se battre pour la Guinée mais, pour la Sierra Leone et le Liberia ». Surtout qu’il y a, relève Pr. Alpha Condé, « des gens malintentionnés qui vont dire aux paysans, "non, les blancs viennent pour vous tuer. Et, il y a une certaine résistance. Sans compter aussi, certaines habitudes que nous avons : laver les cadavres, etc. »

Pr. Alpha Condé dira que, loin d’être une guerre civile à déclarer entre Guinéens, la guerre à engager est plutôt contre cette maladie dont le bilan macabre a franchi le cap des 2000 victimes au niveau des 3 pays de l’espace Mano (Guinée, Libéria et Sierra Leone).

C’est pourquoi, a-t-il déclaré, « C’est une maladie est très grave. De ce fait, tout le monde doit se mobiliser. La rencontre avec vous, hommes de médias est donc pour que vous compreniez que la maladie Ebola est grave et qu’il faudrait que chacun joue sa partition pour qu’elle soit vite éradiquée. Nous devons renforcer les mesures déjà prises. Tout le monde doit s’engager dans cette bataille. Les médias étant les meilleurs vecteurs, je pense que vous allez agir fortement dans cette sensibilisation. Acceptez que les acteurs de la société viennent faire des communications de sensibilisation dans vos colonnes et sur vos antennes. Il faut que vous sensibilisiez même dans nos langues nationales. Parce que les réticences qu’on a connues sont venues du pays profond. Il s’agit d’une survie de la nation ».

Il a fait savoir qu’« Aujourd’hui à cause d’Ebola, tous nos hôtels sont presque vides alors qu’ils étaient toujours remplis. Toutefois, s’est-il félicité, malgré cette présence du virus Ebola, certaines compagnies aériennes n’ont pas interrompu leurs vols chez nous. C’est le lieu de remercier toutes ces compagnies pour leur compréhension : Air France, SN Brussels, Royal Air Maroc ».

Après avoir remercié « la Croix-Rouge, de l’OMS, Médecins Sans Frontières et CDC d’Atlanta pour le grand accompagnement qu’ils nous ont fait », il a conclu par l’expression de gratitude de la Guinée à l’endroit du Mali « qui n’a jamais fermé ses frontières avec nous durant toute cette crise. Et il n’y a pas eu jusqu’à présent un seul cas de cette maladie dans ce pays » ainsi qu’au Roi Mohamed VI du Maroc « qui a maintenu les relations de coopération avec la Guinée. Même quand je lui ai proposé le report du Forum économique sur la Guinée qui s’ouvre aujourd’hui au Maroc, il s’y est opposé ».

Enfin, le Président de la République a regretté  le comportement de certains médecins qui se sont montrés « têtus ; voilà pourquoi l’épidémie persiste encore. Ils refusent de porter des gangs avant de consulter les malades alors qu’ils sont suffisamment dotés en gangs ».

Il est ensuite revenu au Coordinateur national de lutte contre la maladie à virus Ebola, Dr Sakoba Kéita de présenter le tableau signalétique de l’évolution de l’épidémie cette pathologie : « 862 cas dont 550 décès ; 664 de cas confirmés avec 400 décès ; 151 de cas probables pour 151 décès et 47 cas suspects dont 4 décès ; à ce jour, 134 personnes sont admises dans les différents centres de traitement à travers le pays. Le plan de riposte globale qui est élaboré s’étend sur 6 mois avec un budget prévisionnel de 70 millions de dollars US ».

 

Mohamed Fayad Bah, pour Conakryonline

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