« Nous ne devrons donc pas être complexés, autrement dit, nous ne devons pas avoir peur de ramer à contre-courant. En effet, en accueillant Jésus, nous devons refuser de considérer que salir les autres est l’unique chemin pour servir son pays. Nous devons refuser de considérer que pour trouver la paix et faire valoir ses droits, il faut emprunter le chemin de la violence en blessant, en tuant ou en détruisant les autres.
Nous devons refuser de considérer que nous pouvons être heureux sans les autres, et nous pouvons être heureux en nous mettant toujours contre les autres. Nous devons lutter contre l’égoïsme en nous-mêmes et autour de nous. Nous devons refuser de considérer que nous pouvons être heureux en évitant de rencontrer ou d’accueillir ceux qui ont besoin de pain et de dignité ». Pour lui, il faut multiplier les prières « pour que Dieu donne à tous les hommes et à toutes les femmes de devenir aujourd’hui des artisans de paix et de fraternité dans le monde. Ainsi le monde deviendra un paradis ».
Mgr Vincent Koulibaly a fait une digression sur l’actuelle maladie à virus Ebola dont l’épidémie frappe de plein fouet la Guinée et les deux autres du bec du perroquet : Libéria et Sierra-Leone.
Naturellement, l’homme de l’Eglise a invité à la multiplication des prières : « Continuons donc à prier pour que Dieu nous aide à éradiquer totalement et dans un bref délai ce fléau qui continue à faire des victimes dans nos familles, nos campagnes et nos cités. Tout en encourageant de continuer à prier avec ferveur, j’exhorte tous nos frères et sœurs guinéens et africains, non seulement à croire que le mal est là, mais aussi et surtout, à nous donner la main et à conjuguer nos efforts pour bouter ce fléau hors de l’humanité ».
Il a souhaité plus d’amour entre Guinéens et à une synergie d’actions afin de mettre fin à cette pathologie qui constitue un véritable frein au développement socioéconomique des pays touchés : « Ebola n’est plus seulement pour nous une préoccupation sanitaire, mais elle touche aujourd’hui tous les domaines de la vie humaine, économique, politique et sociale. En effet, pendant qu’Ebola fait des victimes, directes et indirectes, elle continue de déchirer le tissu social et de créer de nouvelles pauvretés. Nul n’ignore en effet, que les enfants et les jeunes, à force de ne pas aller à l’école et à l’université, sont devenus un poids pour les parents et pour la société tout entière ; et cela compromet gravement l’avenir de la Nation guinéenne qui se cherche encore. En même temps, les enseignants et professeurs, surtout dans les établissements privés, avec ou sans salaires fixes, connaissent aujourd’hui une situation de précarité et de chômage généralisé ».
D’autre part, Mgr Vincent Koulibaly a souhaité que soit revue la communication autour de cette maladie : « En plus des effets collatéraux du fléau Ebola, il y a la désinformation qui s’enracine dans un manque de vérité et de clarté au niveau de la communication sur cette terrible épidémie ». D’où l’invite à différents niveaux (autorités publiques et privées, médias et autres) « à soigner davantage leur communication en donnant des informations justes et crédibles, dont les sources sont vérifiées et vérifiables ».
Bangaly Sylla pour www.Conakryonline.com