PROCES de manifestants : Le cycle des condamnations se poursuit

Aux sages du Fouta lui demandant de libérer les manifestants interpellés dans le cadre de la marche du 27 septembre dernier, le président de la République avait répondu, catégorique, que les majeurs qui seraient reconnus de quoi que ce soit seraient condamnés. Plus le procès se poursuit, plus on se rend compte que le chef de l’Etat ne s’amusait pas. En effet, sur les 322 qui avaient été officiellement interpellés et traduits en justice, beaucoup sont aujourd’hui en possession de leur sentence. Les peines vont de 4 mois à un an de prison aux amendes, en passant par la case prison avec sursis et des acquittements. Des condamnations d’opposants dans un procès fortement décrié par les avocats de la défense qui s’ajoutent aux protestations des avocats des détenus dans le cadre de la présumée tentative d’assassinat du chef de l’Etat, le 19 juillet dernier, quant à leurs conditions de détentions.

Pour un procès qui a débuté le 30 septembre dernier, on ne peut pas dire que la justice a particulièrement trainé les pas pour qu’au stade actuel, plus de la moitié des interpellés soient déjà fixés sur le sort qui est le leur. Au total, ce sont 54 manifestants qui ont été condamnés ces derniers jours, dont 17 à des peines de prison allant de 4 mois à un an. Bien qu’héritant des mêmes peines, les 37 autres auront eu plus de chance en bénéficiant néanmoins d’un sursis. 18 autres s’en seraient tirés avec de simples amendes, alors que selon le procureur Mohamed Saïd Haïdara, le procureur du Tribunal de Dixinn, indique que 24 autres avaient été purement et simplement acquittés. Le procureur précise également que 68 mineurs avaient été remis à leurs parents respectifs. Tandis qu’un mineur n’ayant pas de domicile fixe, renvoyé dans son village natal, est interdit de séjour dans la capitale guinéenne pour une durée de cinq ans.

D’ores et déjà, le 1er octobre dernier, ce sont 10 manifestants qui se voyaient condamnés à six mois de prison dont 7 avec sursis. Mohamed Saïd Haïdara promet que les 165 autres prévenus qui attendent dans leurs cellules respectives seront situés sur leur sort d’ici la fin de cette semaine ou au plus tard en tout début de semaine prochaine.

De la part des avocats de la défense, ce procès, en plus d’être expéditif est une parodie de justice. Une situation qu’ils avaient dénoncée dès l’ouverture du procès.

Des griefs, les avocats des détenus dans le cadre de la présumée tentative d’assassinat contre le président de la République, en ont également contre l’Etat guinéen. Dans ce dernier cas, ce sont les conditions de détentions des prévenus qui sont jugées inacceptables par leurs avocats. Ils évoquent notamment l’interdiction faite aux détenus de recevoir des visites notamment des membres de leurs familles et le refus de permettre à ceux d’entre eux dont l’état de santé nécessiterait une visite médicale, de se faire examiner ou de recevoir les soins adéquats. Des accusations que Mohamed Saïd Haïdara balaie du revers de la main.   


Fodé Mara, CONAKRYONLINE

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