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Message de Abou Bangoura |
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10.06.2003 14:04:04 |
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Sujet: Niet à l'alternance en Guinée |
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Message:
Il faudrait dire cela à Lamine et consorts. Pour justifier leur forfaiture, ils ont pris pour prétexte l'affaire de la Cote D'Ivoire pour accuser Prof Alpha de tous les maux, maintenant leur ami Lansana CONTE expulse des étrangers du bout des bayonnettes, ils sont contents et accusent encore Alpha CONDE sans condamner ceux qui ont fait cela. Lamine et sa bande sont inconséquents et très superficiels dans leur logique de raisonnement.
Ils doivent nous dire qu'est ce qu'ils veulent réellement.
Pourqoi cette cacophonie?
Nous nous pensons aux problèmes de la Guinée et non à Alpha.
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Réaction de Balla Moussa |
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11.06.2003 07:51:39 |
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Sujet: Re: Niet à l'alternance en Guinée |
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Pays: France |
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Message:
Conférence Internationale du RPG sur l’Alternance.
Le film d’une répressive interdiction
C’est un aéroport international de Conakry Gbéssia assiégé par les forces de l’ordre qui a vu atterrir, le dimanche 8 juin 03, les deux avions (Air bus ‘’ A330’’ d’air France le Boeing 737 d’Air Sénégal international ) transportant les délégués des pays invités par le au colloque international que ce parti, avec le MPLA (parti au pouvoir en Angola) et la Fondation Jean Jaurès se proposaient d’organiser, du lundi 9 au mardi 10 juin 03 à Conakry, sur le thème : “ Alternative et Alternance démocratique en Afrique, rôle des partis politiques. ”
En effet, très tôt le matin, un impressionnant dispositif policier a été déployé tant autour de l’aéroport que sur l’autoroute ‘’ Fidel Castro’’, pour empêcher la mobilisation des militants du RGP qui tentaient de joindre l’aéroport pour accueillir leur leader, le Pr. Alpha Condé et ses amis de l’Internationaliste Socialiste d’Afrique et de France.
Malgré cette démonstration de force des autorités, les militants du RPG se sont donnés rendez-vous autour de l’aéroport de Conakry pour réaliser l’accueil envisagé. Mais déjà la police anti-émeute patrouillait sur l’axe qui mène à l’aéroport. Sur cet axe, un nombre indéterminé de militants ont été arrêtés et maltraités avant d’être conduits soit au camp Alpha Yaya ou au CMIS, la base des anti-gans située à Cameroun.
Aux environs de 10 heures, au grand carrefour du Camp Alpha Yaya, des dizaines de militants étaient déshabillés couchés à même le sol, recevant des coups de matraque. Pendant ce temps, des coups de gaz lacrymogène et autres balles blanches crépitaient autour de la zone.
Au niveau du dépôt de TOTAL Gaz, au moment où des militants habillés en tenue jaune couleur de leur parti tentaient de gagner l’aéroport, une femme vêtue de tout jaune a été arrachée du groupe par la police anti-gang, déshabillée puis matraquée avant d’être traînée sur le macadam.
Vers 10 h 30mn, à la hauteur du quartier Dabondy, une foule de militants a été aussi dispersée par les forces de l’ordre sous les crépitements des balles. Quelques uns qui sont tombés dans les filets ont été conduits par la police à une destination inconnue. Au carrefour de Sankoumbaya, pendant que des militants, scandaient ‘’ Il n’y a ni eau, ni électricité en Guinée’’, les policiers sont venus les disperser par les coups de matraque et la fumée des gaz lacrymogènes.
Mais déterminés qu’ils étaient, ils se sont massés le long des quartiers environnants de l’aéroport pour seulement quelques temps. Puisque, comme une violente tornade, des gendarmes, militaires et policiers ont opéré une descente si musclée que les militants ont été emportés d’un trait laissant les lieux vides comme si personne n’y était.
Dans la foulée, plusieurs d’entre eux ont été cueillis à froid pour être conduits dans des centres de détention.
Vers 13h, en face de l’aéroport, des échanges de pierre et de gaz lacrymogène ont opposé militants et force de l’ordre. Quelques fois, les policiers ont même pénétré certaines concessions familiales à la recherche, disaient ils, des militants insurgés.
C’est à ce moment que nous avons joint Mme Fatou Bangoura, le N° 2 du RPG, au téléphone pour demander si les autorités avaient été réellement saisies. Réponse : “ Le ministre a donné l’ordre et son contraire. Pas plus qu’hier j’étais avec lui. Il nous a donné son accord. Maintenant ils sont entrain de réprimer nos militants. Je vais tout de suite tenter de joindre le directeur national de la police pour lui en informer… ”.
Pour sa part, le ministre de l’Administration territoriale, Elhadj Moussa Solano affirme que le gouvernement n’a pas été saisi et n’a pas donné d’autorisation ni pour l’accueil, ni pour l’organisation de la Conférence internationale. Selon le ministre, certains membres du gouvernement n’ont reçu que des cartes de Faire Part et non de demande d’autorisation. Elhadj Moussa Solano accuse aussi les militants du RPG de s’être livrés à la brûlure des pneus sur la chaussée pour empêcher la circulation.
Pour tenter de justifier la répression, il accuse aussi le RPG de provocation en affirmant que le gouvernement ne cédera pas. Cette explication ministérielle est fortement démentie par le secrétaire administratif du RPG, Dr Mohamed Diané qui réplique en soutenant que toutes les formalités avaient été remplies, les visas accordés aux délégués venant des pays hors de la zone CEDEAO. Dr Mohamed Diané est surtout catégorique en soulignant que ses militants qui voulaient se mobiliser pour accueillir leur leader et les délégués du colloque ne pouvaient se livrer à de tels actes dans la rue.
En attendant les témoignages des sources indépendantes sur cette contradiction, et pour revenir sur les évènements eux mêmes, il faut noter que peu de temps après Mme Fatou Bangoura est arrivée sous le hall de l’aéroport en compagnie de Djakagbè Kaba membre du BPN en lançant cette amer réaction :
“ J’ai pitié de la Guinée. Tout le monde veut le changement. Ils sont entrain de maltraiter nos militants, même les femmes. Je me demande si c’est ça la démocratie ”.
Les forces de l’ordre, elles, n’hésitaient pas à pénétrer parfois jusque dans le hall de l’aéroport pour bastonner ou arrêter des militants ou soupçonnés comme tels. A la tête d’un groupe de policiers et de militaires, un lieutenant colonel a demandé d’arrêter des militants qui sont venus s’accroupir sous les pieds de Fatou Bangoura. Puis l’officier, nerveux, pousse la colère jusqu’à l’extrême en ordonnant sous une forme interrogative ses hommes : “ N’avez vous pas de revolvers ?
Celui qui se manifeste, tuer le. C’est moi qui ordonne… ”. Dans ce tohu-bohu, le même officier est allé exigé la fermeture de tous les petits commerces de l’aéroport ( Restaurant Mariador, Cybercafé…).
Il fait vider des lieux, sous menace, même des journalistes qui prenaient tranquillement leur café.
Aux environs de 15 h, Air France est annoncé. A son bord deux délégués angolais, dont le secrétaire général du MPLA, parti au pouvoir. Après moult tractations, en dépit de la présentation du visa d’entrer en Guinée signé par le directeur national de la police, l’on apprend que les deux délégués n’ont pas le droit d’entrer en Guinée.
Présent à l’aéroport, le doyen Bâ Mamadou, informé par les responsables du RPG de la volonté de la police aéroportuaire d’expulser les invités angolais, est rentré dans le salon d’honneur avec forcing, muni d’autorisation d’entrer dûment signée par le directeur national de la police. De négociations en pourparlers, il a été signifié que les délégués sont refoulés.
Donc tous les regards étaient désormais rivés sur l’arrivée d’Air Sénégal International et d’Air France à bord desquels se trouvaient Alpha Condé et les autres délégués ( Moustapha Niasse, Landing Savané, Amat Dansoko, Pascal Affi N’Guerssan, Guy Labertit etc.) de la France, du Cameroun, du Mali, du Cap-Vert, du Niger, d’Angola et d’ai…
C’est aux environs de 16h 45mn que l’appareil d’Air Sénégal International s’est posé sur la piste de l’aéroport. Lorsque les passagers ont été transportés par le bus au niveau des services de la Douane, les invités du RPG ont été trillés dans le tas, puis diriger vers la salle d’attente où les cadres du ministère de la sécurité les attendaient. Même son de cloche : ‘’ personne n’a le droit de rentrer ici’’ déclarent les autorités qui précisent ‘’Même ceux des pays membres de la CEDEAO qui n’ont pas besoin de visa pour rentrer en Guinée ne sont pas permis’’. Pendant ce temps, Alpha Condé est sorti pour savourer un bain de foule à la porte, une façon pour lui d’assurer ses militants.
Puis il retournera poursuivre les négociations avec les responsables de sécurité.
Entre temps, Dr Diané l’informe que les douaniers avaient besoin de fouiller ses valises. A ce niveau, Alpha Condé a d’abord déclaré : “ J’ai un passeport diplomatique. Je suis exempt de fouille… ”.
Et les douanières de lui signifier qu’elles ont reçu l’ordre de leur chef hiérarchique. Alpha d’ajouter en sousou : “ Aujourd’hui le singe est en haut, demain il est en bas…Moi qui aspire à gouverner ce pays est-ce que je peux amener de mauvaises choses ici ? ”.
N’empêche, le responsable de la Douane a indiqué
qu’il s’agit d’un contrôle physique. Sur ce, le leader du RPG a ouvert deux de ses valises qui ont été fouillées. Puis Alpha d’ironiser : “Etes vous satisfaits ? ”.
Au même moment, les invités sénégalais tenaient tête aux responsables de la sécurité et se montraient catégoriques : “ nous sommes des africains. Nous iront à condition qu’on nous embarque manu militari… ” Finalement, tous les invités ont opté pour la même détermination.
Vers 19h, un renfort de l’armée a embarqué manu militari tous les invités.
Moustapha Niasse s’est insurgé en indiquant qu’il ne retournera à l’avion que sous menotte, mais en vain. Ils seront tous refoulés.
A préciser que les deux délégués du Niger avaient été expulsés, le samedi 7 juin 03, avant de revenir le dimanche 8 avec tous les autres invités. Il faut aussi noter que bon nombre de flics et gendarmes du 2èm bureau ont été mis à contribution pour déjouer cette cérémonie. Avec cette répression et expulsion des invités du RPG, le pouvoir semble s’être encore fait une mauvaise publicité internationale.
Au moment où le pays, frappé par une profonde crise, a du mal, pour des questions liées au déficit démocratique, à accorder ses violons avec ses principaux bailleurs de fonds, les actes du dimanche dernier risquent encore de compliquer davantage la situation. Dans certains milieu du pouvoir, les plus lucides se demandent si la tenue de cette conférence n’aurait pas été plus bénéfique au gouvernement qu’au leader du RPG. Pour Alpha Condé, en tout cas, cet empêchement est de nature à conforter ses discours qui dénoncent toujours l’absence de démocratie en Guinée.
Et les délégués expulsés, de grandes personnalités africaines et européennes bien écoutées sur la scène internationale, figurent désormais sur la liste de ses vrais porte paroles pour davantage diffuser ce discours manifestement mauvais pour le gouvernement.
Mamadou Sacko
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