ôTE D'IVOIRE, 16.12.2002
Côte d'ivoire:Paris s'attire les foudres du MPCI.
Paris a annoncé Mercredi le 11 décembre 2002 le renforcement des contingents basés en Côte d'Ivoire par des unités de la Légion étrangère et de l'Infanterie marine sous 72 heures. Les 1 200 soldats déjà présents sur place ne suffiraient plus à assurer la protection des 20 000 ressortissants français et " l'arrêt de la phase de déstabilisation progressive de la Côte d'Ivoire ".
Parallèlement, le Quai d'Orsay a coordonné une réunion des chefs d'Etat africains à Paris autour de la crise ivoirienne. Le ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, qui revient d'un voyage éclair dans six pays d'Afrique de l'Ouest, a contacté mercredi les dirigeants ivoirien, burkinabé, sénégalais, togolais, malien et gabonais dans cette optique. Dernier geste, l'ambassadeur français à Abidjan, Renaud Vignal^^1, exposé au tir nourri des critiques de la presse ivoirienne depuis le début du conflit, a été brusquement rappelé à Paris. Il doit être remplacé par Gildas Le Lidec, ancien ambassadeur à Kinshasa, plus récemment en charge de l'action humanitaire au ministère des Affaires étrangères.
La France a donc multiplié les signes de soutien au régime d'Abidjan : Renforcement militaire, organisation d'un sommet des chefs d'Etats ouest africains, rappel soudain de son ambassadeur.
Dénonçant des " ingérences extérieures " (allusion aux mercenaires libériens aperçus du côté des forces rebelles dans l'ouest du pays) le gouvernement français a justifié son implication massive dans le conflit. Quittant une position plus neutre, critiqué aussi bien par le gouvernement ivoirien que par les rebelles, Paris s'attire les foudres du MPCI. La protection d'Alassane Ouattara, principal opposant politique du président Laurent Gbagbo, par l'ambassade de France, avait notamment déclenché l'ire d'une partie de la presse et de l'opinion publique. A présent, ce sont les rebelles du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) qui, plus que jamais, menacent Paris. " Si il [Dominique de Villepin] a choisi son camp, il est souhaitable qu'il n'engage pas son pays dans une guerre qui n'est pas celle des Français car il trouvera devant lui un peuple souverain de Côte d'Ivoire qui n'acceptera pas un autre Rwanda ", a lancé le porte-parole des rebelles, Guillaume Soro.
Pour les observateurs avertis de la politique africaine de la France, cela marque plutôt une continuité qu'un revirement.
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