AROC, 28.12.2002
Le Président Lansana Conté hospitalisé au Maroc
Le chef de l'Etat guinéen Lansana Conté a quitté la capitale guinéenne à la fin de la semaine dernière pour la capitale marocaine, Rabat. La radio nationale guinéenne a précisé dans son communiqué du vendredi 20 décembre 2002 que le chef de l'Etat allait, au cours de son séjour, prendre «des contacts avec des opérateurs économiques et des hommes d'affaires intéressés» par la Guinée. Mais à Conakry personne ne semble dupe des vraies raisons du séjour du président guinéen au Maroc. En réalité le président Lansana Conté est depuis dimanche dernier hospitalisé à la clinique royale de l'hôpital militaire de Rabat où il reçoit des soins et passe des examens. Inauguré il y a trois ans par l'actuel souverain Mohammed VI, la clinique royale de l'hôpital militaire de Rabat est un des établissements les plus réputés du royaume. Les professeurs et médecins marocains, français, américains qui y travaillent sont reconnus pour leurs compétences. Selon des sources médicales sûres, le chef de l'Etat pourrait avoir été admis dans l'établissement pour des problèmes de prostate et de reins. Il n'a, cependant jusqu'à la date de notre rédaction, subi aucune opération mais suivrait, depuis mercredi dernier, des examens très approfondis dans l'éventualité d'une intervention chirurgicale.
Selon un diplomate africain accrédité au Maroc, les médecins en charge du dossier médical du président Conté serait à partir d'aujourd'hui, vendredi le 26 décembre 2002, à mesure de se prononcer sur la nature du traitement que doit subir le chef d'Etat guinéen.
Rappelons que le président Lansana Conté avait déjà été, l'année dernière à la même époque, admis dans un établissement marocain pour y être soigné, mais aucune indication n'avait été donnée sur la nature des soins. Toute fois certains entrefilets attribués aux sources médicales sûres rapportaient que le Diabète sucré du président a facilité le développement d'une insuffisance rénale très sévère au point qu'il lui serait indispensable de se soumettre à une filtration de tout son sang à travers la machine dialyseuse chaque 2 jours au risque d'être dans le coma dû à une accumulation de l'ammoniac dans son cerveau. A cela s'ajoute, un emphysème causé par l'usage de la cigarette et le cigare, une hypertension, et probablement un cancer de la prostate.
Depuis le début de ce mois, Conakry vit au rythme des spéculations les plus folles sur la santé du président L. Conté. Le 11 décembre dernier, il avait été victime d'une crise de diabète. Celle-ci a déclenché à Conakry une folle rumeur sur son décès. Les écoles et les marchés de la capitale avaient même été fermés par crainte de troubles. Le chef de l'Etat avait dû faire une apparution publique pour couper court à cette rumeur et reconnaître qu'il était malade et qu'il partait se reposer dans son village à Gbantama.
Les Conakryka ont de bonnes raisons de s'affoler, car au fur et à mesure que l'incertitude cède à la réalité que le temps du président Conte est révolu, Les distensions grandissent et la guerre de la succession entre les prétendant potentiels devient rude et une révolution de Palais devient imminente. Le bruit des pots lointains fait peur à la population qui souhaiterait que la guinée fasse cette fois ci sa rentrée dans le concert des grandes nations en respectant la loi républicaine, selon laquelle M. Aboubacar Somparé sera, en cas de vacances de pouvoir, appelé à assurer les hautes fonctions du président de la république pendant six mois et organiser ensuite des élections présidentielles.
De Conakry
Kandas Condé
Pour conakryonline
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