DC, 18.01.2003
Jean-Pierre Bemba dans le collimateur de l'ONU
Le Conseil de sécurité des Nations unies a publié un communiqué condamnant dansles termes les plus énergiques les atrocités dont fait état un rapport de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc). Les enquêteurs de la Monuc se sont rendus dans les environs de Beni près de la frontière ougandaise, à la suite de combats qui auraient provoqué la fuite de 155.000 personnes depuis la mi-octobre. Dans cette région, l’accord de paix conclu le 17 décembre en Afrique du Sud n’a rien changé, les exactions continuent.
Les enquêteurs de la Monuc ont recueilli plusieurs centaines de témoignages dans deux villages abritant plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont fui les exactions.
Le rapport de la Monuc dénonce les viols systématiques , les tortures, les mutilations, les exécutions sommaires et le cannibalisme dont été victimes les populations de cette région habitée par des Pygmées.
Apparemment, il s’agissait d’une politique délibérée. Les atrocités ont été commises au cours d’une opération appelée « effacer le tableau », présentée à la population comme une campagne de vaccination. En fait, elle visait à piller chaque maison et à violer chaque femme.
Le Conseil de sécurité identifie les auteurs de ces atrocités. Il s’agit du Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba et deux mouvements alliés: le Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N) et l’Union des Patriotes congolais (UPC). Les membres du Conseil de sécurité exige que Jean-Pierre Bemba fasse en sorte que les atrocités cessent immédiatement et que des comptes soient demandés à leurs auteurs. Jean-Pierre Bemba déclare avoir fait placer en résidence surveillée des officiers responsables des atrocités. Jean-Pierre Bemba a eu, mercredi, un entretien avec André Flahaut, le ministre belge de la Défense nationale. Jean-Pierre Bemba a déclaré qu’il avait la volonté de faire toute la lumière sur les exactions attribuées à ses troupes.
Jean-Claude Bemba espère devenir un des futurs vice-présidents de la RDC lorsque l’accord conclu en décembre sera mis en application. Ses partisans dénoncent une campagne de "diabolisation et de déstabilisation".
|