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AfricaLive

NU, 22.01.2003


L'Afrique gifle Washington:LA LIBYE PRÉSIDE LA COMMISSION DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU

Depuis l’annonce par 15 pays africains de leur décision, en juillet dernier à Durban (Afrique du Sud), lors du sommet de l’Union africaine, de présenter et soutenir la candidature de Tripoli, les États-Unis n’ont ménagé aucun effort pour empêcher cette initiative, en vain. Tous les arguments avancés par les États-Unis, notamment la présentation du président Kadafi comme le commanditaire de plusieurs attentats terroristes, n’ont pas suffi pour convaincre la majorité de l’électorat. En effet, 33 des 53 États membres de la commission ont donné leurs voix à la candidature libyenne, trois votes contre et 17 abstentions. C’est une gifle retentissante pour l’administration Bush, qui n’a jamais cessé de décrier le président de la Libye, présentée comme un pays où les droits de l’homme sont violés. Même l’exigence américaine de procéder à un vote, alors que la désignation du président de la commission se faisait par acclamation après sa présentation par l’un des cinq groupes géographiques de cette institution de l’ONU, n’a pas eu l’effet escompté par les États-Unis. L’alignement de l’ONG, Human Right Watch sur la position de Washington, n’a pas non plus convaincu les pays africains, qui ont apporté leur caution à la candidature libyenne. La déception était grande pour le représentant Américain à l’ONU, Kevin Moley, qui n’a rallié à sa cause que deux voix.
L’élection de Najat Al Hajjaji laisse penser qu’un changement radical est en train de s’opérer dans le comportement des membres de l’ONU. Ils n’obéissent plus au doigt et à l’œil aux injonctions des superpuissances. Désormais, ils font entendre leurs voix. Cela est loin de plaire aux États-Unis, qui n’ont apparemment plus les arguments persuasifs d’autrefois pour imposer leur diktat au monde. Leur volonté de faire plier l’Irak par la force pourrait être contrariée, par l’opposition naissante à leur hégémonie, surtout que celle-ci est soutenue par d’autres rivaux à l’image de Paris, Pékin, Berlin et Moscou.

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