UINEE, 18.02.2003
Alerte fièvre jaune en Guinée
CAMPAGNE DE VACCINATION
La province de Macenta, au sud de la Guinée, est menacée par la fièvre jaune, après 50 cas suspects et 25 décès. Trois de ces cas ont été enregistrés à la clinique MSF du camp de Kuankan, où notre équipe travaille depuis juillet dernier. Ce camp abrite près de 34 000 réfugiés libériens venus de la région du Lofa, au nord du Liberia, toujours inaccessible à l'aide humanitaire en raison des combats entre forces gouvernementales et rebelles.
Lancée vendredi dernier, une campagne de vaccination va permettre d'immuniser 650 000 personnes. MSF fournit 110 000 vaccins et apporte une assistance médicale et technique à cette campagne, menée par les autorités guinéennes, en partenariat avec l'Organisation Mondiale de la Santé. «Les autorités guinéennes maîtrisent l'opération. Nous venons en soutien», explique MSF.
Dominique, chef de mission pour MSF en Guinée, supervise l'équipe médicale et logistique, qui a également assuré une formation complémentaire aux agents de santé guinéens. «Nous avons fait venir 110 000 vaccins pour compléter les stocks disponibles ici.»
51 équipes de vaccination ont commencé à sillonner la région, avec une grande efficacité : au premier jour de la campagne, 47 300 personnes ont été vaccinées.
La fièvre jaune, transmise par les piqûres de moustiques, avait pourtant pratiquement disparu d'Afrique de l'Ouest dans les années 50 et 60. Depuis les années 80, la maladie réapparaît régulièrement. En Guinée, notamment : en décembre 2000, près de 500 cas ont été enregistrés dans les régions de Mamou, Labbé et Kankan, au nord du pays. MSF avait alors participé à une campagne massive de vaccination, qui a permis de protéger plus d'un million de personnes contre la maladie.
Mortelle dans 40% des cas graves, la fièvre jaune n'a pas de traitement spécifique. La lutte contre la maladie se limite à combattre les symptômes, très variables en intensité : fièvre, jaunisse, hémorragies. Dans les cas les plus graves, le foie et les reins n'arrivent plus à fonctionner, jusqu'au coma et à la mort.
Malheureusement, les patients atteints de fièvre jaune arrivent souvent trop tard dans les hôpitaux : les cas peuvent être éparpillés dans des villages très éloignés des centres de santé. En l'absence de traitement spécifique, la vaccination reste donc la protection la plus efficace contre les risques d'épidémie.
Médecins Sans Frontières
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