IGERIA, 12.04.2003
Elections législatives au Nigéria,
Les Nigérians ont commencé à voter samedi matin pour les élections générales, bravant dans le calme des pluies torrentielles pour pouvoir participer au premier scrutin organisé depuis le retour à un régime civil dans ce pays en 1999. En raison des intempéries, le vote a cependant été retardé dans plusieurs villes et n'avait pas encore commencé à la mi-journée dans quelques localités.
Un test pour une démocratie fragile
Quelques 61 millions de Nigérians doivent élire samedi leurs députés et sénateurs. Ces élections parlementaires constituent la première partie des élections générales. Les Nigérians seront de nouveau appelés aux urnes pour élire leur président et leurs gouverneurs le 19 avril, et les assemblées locales le 3 mai. Il s'agit des premières élections depuis le retour à un régime civil au Nigeria en 1999, date à laquelle Olusegun Obasanjo avait été élu président, mettant fin à plus de quinze ans de régime militaire. Elles constituent donc un test crucial pour la pérennité de la démocratie au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique.
Des couacs
Un observateur international, qui a requis l'anonymat, a déploré samedi de "sérieux problèmes logistiques" dans la tenue des élections. La commission électorale nigériane (INEC) n'a pas pu en effet distribuer à temps les cartes électorales, et ses agents le faisaient à la hâte samedi. L'ouverture des bureaux de vote a été retardée dans plusieurs villes du pays, à cause des intempéries qui se sont abattues sur certaines régions, perturbant parfois l'arrivée du matériel électoral.
Le vote devait théoriquement débuter samedi à 08h00 locales . Mais à Lagos , la plus grande ville du pays, des bureaux ont ouvert peu après 08h30 , tandis que d'autres étaient encore fermés à 10h00 , ont constaté des journalistes de l'AFP. Des dizaines de personnes se pressaient pour voter dans des bureaux aménagés dans de petites échoppes qui prenaient l'eau. "La pluie est une bénédiction de Dieu. Nous avons son feu vert pour les élections", s'est cependant réjouie une Nigériane de 19 ans, Bukola Oguneaini.
Les opérations de vote ont également démarré en retard dans la capitale Abuja. En revanche, à Akwa, capitale de l'Etat d'Anambra (sud), les bureaux étaient toujours fermés samedi à la mi-journée, provoquant une certaine effervescence parmi les électeurs. "Ils essaient de truquer les élections, c'est pourquoi ils cachent le matériel", a affirmé Joseph Anagor, un électricien de 37 ans. Un membre de l'INEC, Hassan Suleiman, a toutefois expliqué que la distribution des bulletins de vote avait été reportée de peur qu'ils soient détériorés par la pluie. Les quelque 120.000 bureaux de vote doivent fermer théoriquement à 15h00 locales . D'importantes forces de sécurité étaient par ailleurs déployées samedi dans plusieurs villes du pays, dont Akwa et Ilorin (centre-ouest). Aux points de contrôle, les résidents devaient lever leur main pour prouver qu'ils n'étaient pas armés.
Pas d’incidents
Depuis l'indépendance du Nigeria 1960, tous les scrutins ont été entachés de violence. Mais samedi à la mi-journée, aucun incident n'avait été signalé. A Warri dans l'Etat du Delta , le vote n'avait pas non plus commencé samedi à la mi-journée, a constaté un journaliste de l'AFP. La veille, des militants de l'ethnie ijaw avaient refusé que les membres de l'INEC installent les bureaux de vote. L'INEC avait annoncé qu'elle ne tiendrait pas les élections dans les régions où "la sécurité de son personnel n'est pas assurée". Les Nigérians doivent élire, à la majorité simple à un tour, 360 députés et 109 sénateurs. Trente partis participent à ces élections, contre seulement trois lors du dernier scrutin en 1999. Mais la plupart des nouvelles formations sont peu connues. Les premiers résultats ne sont pas attendus avant dimanche matin.
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