OGO, 11.05.2003
Togo: La cour suprême invalide la candidature de Gilchrist Olympio
La Cour constitutionnelle togolaise a rejeté le 6 mai le recours déposé par Gilchrist Olympio, pour la validation de sa candidature aux élections présidentielles du 1er juin 2003. L’opposition qui dans son ensemble juge cette décision injuste appelle à la désobéissance civile «Nous sommes décidés, cette fois-ci à faire partir M. Eyadéma», a précise M. Olympio qui entre autres espère que les grèves et autres meetings populaires paralyseront le pays donc le pouvoir du général Eyadema, à la tête du Togo depuis 1967. L’opposition qui tente de s’organiser n’a jusqu’ici pas adopté une stratégie commune. Ils ont engagé des concertations entre eux, mais tous ont déjà déposé les candidatures de leurs leaders. Sept candidats, dont Gnassingbé Eydema sont en lice pour le scrutin présidentiel à un tour au Togo.
Dans les rues de Lomé, des actions sporadiques de manifestation des mécontentements ont été remarquées qui se sont manifestés par des tentatives de blocage des grandes artères de Lomé, en brûlant des pneus ou en incendiant une station service. Mais le pouvoir a rapidement déployé plusieurs unités des forces de sécurité publique en arme dans la capitale, qui ont étouffé toutes les manifestations de rue. Tout en condamnant des actes de vandalisme, de nombreuses personnalités de l’opposition tout de même ont reconnu la légitimité des réactions des populations, qui expriment ainsi leur «ras-le-bol».
Quant à Edem Kodjo, ancien ministre des Affaires étrangères de Gnassingbé Eyadéma, ancien secrétaire général de l’OUA, ancien Premier ministre à la faveur des élections législatives remportées en 1994 par l’opposition, et candidat à la présidentielle de cette année , croit encore en l’unité de l’opposition qu’il trouve nécessaire pour gagner l’élection. «Si l’opposition arrive à présenter un candidat unique contre le président Eyadéma, alors nous aurons de fortes chances de gagner, car on ne triche pas tout un peuple longtemps», déclare-t-il.
Réunis dès le 6 mai en Allemagne pour plusieurs jours de discussion les envoyés spéciaux et leaders des partis politiques de l’opposition n’ont pu dégager un nom pour porter leurs couleurs. Yawovi Agboyibor, leader du Comité d’action pour le renouveau (CAR), du retour d’Allemagne s’est dit confiant dans un sursaut du peuple togolais. «Nous allons peut-être aux élections en voies dispersées, mais il faut éviter que les électeurs dispersent leur vote», affirme-t-il. Pour le chef du CAR, le travail de l’opposition devrait consister, dans ce laps de temps, avant le 1er juin, à convaincre les électeurs de voter dans un seul sens. Partisan de la candidature unique, il est tout aussi conscient des difficultés et des paradoxes dont jouent les partis d’opposition.
Pour Isidore Latzoo du Comité togolais de résistance (CTR), Ses contradictions, entre les intentions et les faits, font dire qu’il faut constituer une «troisième force», face à la «dictature et l’opposition incapable». Les partisans du CTR ne croient plus aux stratégies de l’opposition, ni aux élections organisées par le pouvoir. «Il faut prendre tous les moyens pour riposter aux manigances» annonce Isidore Latzoo qui veut impliquer le peuple directement dans les actions à mener. «Ne soyons pas naïfs, Eyadéma ne se suicidera jamais par les urnes», a-t-il déclaré.
ConakryOnline
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