RAK, 12.05.2003
Irak: arrivée de l'équipe américaine de reconstruction
(AFP) Paul Bremer était accompagné du chef d'état-major interarmées américain Richard Myers et du général en retraite Jay Garner, qui avaient auparavant visité le Qatar et le Koweit, deux pays ayant servi respectivement de siège de commandement central américain et de tête de pont pour les troupes américaines. Le général Myers a souligné la détermination de la coalition américano-britannique à éradiquer le parti Baas du régime déchu de Saddam Hussein et à restaurer la sécurité dans le pays, qui a sombré dans l'anarchie depuis la chute de ce régime après la prise de Bagdad le 9 avril.
"Il n'y a absolument aucun risque que Saddam Hussein et son parti Baas ou les partisans de Saddam Hussein reviennent au pouvoir en Irak", a dit le général Myers. "Nous sommes vraiment très sérieux sur le rétablissement de la stabilité de l'Irak, et l'avenir de l'Irak dépend d'un Irak libre de tout lien avec le régime déchu", a-t-il ajouté.
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Travaux de reconstruction lundi à Bagdad
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Paul "Jerry" Bremer, un ancien diplomate, a été nommé il y a une semaine au poste d'administrateur civil en chef de l'Irak par le président George W. Bush, au moment où l'administration américaine en Irak était sous le feu de la critique pour la lenteur de ses efforts de reconstruction. L'équipe de reconstruction a connu dimanche un remaniement avec le départ de la responsable du centre de l'Irak, Barbara Bodine, départ qui annonce selon le Washington Post, celui d'ici un mois de Jay Garner, son équipe ayant été critiquée en raison de la lenteur de son action. Mais Jay Garner a affirmé que les informations le donnant lui aussi pour partant "étaient erronées".
De son côté, l'une des grandes figures de l'opposition chiite au régime de Saddam Hussein, l'ayatollah Mohammad Baqer Hakim, rentré samedi d'un exil de 23 ans en Iran, devait se rendre lundi après-midi chez lui à Najaf, une des villes saintes chiites d'Irak. Des dizaines de milliers de chiites étaient rassemblés lundi dans la ville sainte pour l'accueillir. Le retour de l'ayatollah Hakim est suivi de près par les Etats-Unis où il est considéré par certains milieux comme un outil aux mains de l'Iran et un fondamentaliste. Dimanche, il a une nouvelle fois appelé ses sympathisants à rejeter tout "gouvernement imposé" et à ne pas craindre l'armée américaine. "Nous n'avons peur ni de l'Amérique ni de l'Angleterre", a-t-il déclaré.
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Mohamed Mohsen Zoubeidi le 21 avril
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Le commandement central américain a annoncé lundi la libération de Mohsen Zoubeidi, détenu pendant deux semaines pour s'être autoproclamé "gouverneur" de Bagdad en avril. Zoubeidi, libéré dimanche, a renoncé à ses prétentions, "a affirmé son soutien à la coalition et s'est engagé à travailler dans le cadre de cette coalition pour la reconstruction de l'Irak". Il avait été arrêté le 27 avril pour avoir, selon les forces de la coalition, "entravé leurs efforts" de reconstruction et parce qu'il cherchait à tirer "un avantage personnel et politique" de la situation chaotique de l'après-guerre.
Par ailleurs, les quelque 5.000 combattants du groupe armé d'opposition au régime iranien, basé en Irak, les Moudjahidine du peuple, ont commencé dimanche soir à rendre leur armement lourd aux troupes américaines conformément à l'accord conclu avec les forces américaines.
A New York, des consultations se sont poursuivies ce week-end entre membres du Conseil de sécurité sur un projet de résolution américain visant à lever les sanctions contre l'Irak et à donner aux forces d'occupation le contrôle de son économie. Le projet prône la mise en place d'un Fonds d'assistance à l'Irak, alimenté notamment par les revenus pétroliers et placé sous l'autorité des "puissances occupantes". Washington souhaite que cette résolution soit adoptée au plus tard le 3 juin. Mais Paris, Berlin et Moscou ont soulevé un certain nombre de questions techniques et juridiques qui pourraient retarder les débats.
Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell sera à Moscou mercredi pour convaincre la Russie d'accepter une levée des sanctions en Irak, alors que Moscou est favorable à un rôle central de l'ONU pour la reconstruction du pays. En tournée au Proche-Orient, le secrétaire d'Etat Colin Powell a estimé que ce projet avait été plutôt bien reçu par la communauté internationale. Il a toutefois admis qu'il soulevait "beaucoup de questions", en particulier sur le contrôle des revenus pétroliers irakiens, sur la place accordée à l'Onu, et sur les autorités intérimaires irakiennes.
AFP
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