RANCE, 13.05.2003
La France en grève
Trafic SNCF fortement perturbé, peu ou pas de transports dans plusieurs dizaines de villes dont Paris, trafic aérien au ralenti, écoles fermées, la mobilisation pour la défense des retraites était, dès mardi matin, à la hauteur des espérances de toutes les organisations syndicales qui ont appelé à cette journée d'action. Selon les syndicats, il faut remonter jusqu'au mouvement de décembre 1995 pour retrouver une mobilisation de cette ampleur. En plus des grèves, quelque 115 manifestations avaient lieu dans toute la France.
A Paris, un cortège de plusieurs dizaines de milliers de personnes devaient quitter la place de la République à partir de 11h en direction de la place Denfert-Rochereau. Côté transports, dans la capitale mardi matin, le trafic était très fortement perturbé sur l'ensemble du réseau RATP, avec une rame sur trois sur la ligne-4, une rame sur quatre sur la ligne-11 et un trafic nul ou quasi nul sur le reste des lignes. On pouvait d'ailleurs constater que les grilles de nombreuses stations de métro étaient tout simplement fermées. Seule la ligne-14 (automatique) fonctionne normalement. Un bus sur cinq était en circulation en moyenne à Paris comme dans sa banlieue et dans le RER le trafic était nul sur les lignes A et B.
En province, où des préavis de grève ont été déposés dans 80 villes, le trafic était par exemple totalement paralysé à Marseille dans le métro et sur les lignes de tramway, une situation presque similaire pour les bus avec quasiment aucun véhicule en circulation selon la direction de la régie des transports de la ville. A Lyon, aucune rame des lignes de métro B et C de Lyon ne circulait, le trafic était réduit de moitié sur la ligne A, alors que la D (automatique, sans conducteur) circulait normalement. Le reste des dessertes tramway et bus fonctionnaient à 20 % de leur trafic habituel, selon la direction des TCL (transports en commun lyonnais). Idem à Saint-Etienne. Aucun bus ne roulait dans la ville et les dépôts étaient bloqués par des piquets de grève. A Bordeaux également, quasiment aucun bus ne circulait mardi matin. Seuls neuf des 500 véhicules étaient sortis des trois dépôts selon la direction de la société de transport. A Strasbourg, très peu de bus ou de trams circulaient, selon la compagnie des transports de Strasbourg. A Mulhouse, plus de 50% des conducteurs de bus étaient en grève mais la plupart des lignes étaient assurées et le réseau scolaire Tribus était très peu perturbé selon la direction des Transports de Mulhouse qui indiquait cependant que ces chiffres pouvaient évoluer dans la journée.
A la SNCF, la situation était conforme, mardi matin, aux prévisions faites la veille avec en moyenne un TGV sur trois en circulation, un train Corail sur trois «au mieux» en service, et un trafic très fortement perturbé pour les liaisons régionales. Seules lignes épargnées, Eurostar et Thalys à l'exception des dessertes à destination de Bruxelles. En ce qui concerne le trafic aérien, le préavis de grève déposé par les syndicats de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a entraîné la suppression de 80% des vols au départ ou à destination des aéroports français, sans toutefois entraîner de pagaille. Prévenus depuis plusieurs jours, les passagers semblaient en effet avoir pris leurs dispositions: On pouvait par exemple constater que l'aéroport de Roissy était désert mardi matin. Du côté d'Air France, où un appel à la grève avait également été déposé, seuls 30 à 35% des vols court et moyen-courriers étaient maintenus, mais la direction assurait que 100% des vols long-courriers étaient maintenus.
A l'Education nationale, les fédérations syndicales annonçaient au moins 80% de grévistes avec «beaucoup de collèges et lycées fermés en région parisienne» selon le Syndicat national des enseignements du second degré (SNES, principal syndicat du second degré). Le ministère devait donner des chiffres mardi à la mi-journée.
AP
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