ENEVE, 21.05.2003
Premier traité international antitabac
«Aujourd'hui est un jour historique qui marque une grande victoire dans la promotion de la santé publique», se réjouit la directrice générale de l'OMS.
Gro Harlem Brundtland appelle les Etats membres de l’organisation à signer et à ratifier la Convention le plus rapidement possible.
Selon le texte adopté, le traité entrera en vigueur après la 40e ratification.
PUBLICITÉ PROHIBÉE
Ce traité prévoit notamment que chaque pays membre de l’OMS promulgue une interdiction totale de la publicité pour les produits du tabac. Il prohibe également la promotion et le parrainage.
Mais ces mesures doivent être prises «dans le respect de la Constitution de chaque Etat». Une réserve qui a permis d'obtenir une certaine forme de consensus.
Les Etats qui, en raison de leur Constitution, ne peuvent imposer une telle interdiction, pourront ainsi appliquer dans un premier temps de simples restrictions à la publicité.
Mais, cinq ans après la signature de la Convention, les mesures d’interdiction devront être effectives.
LES AUTRES MESURES
Ce n’est pas tout. Parmi les autres mesures, figurent la répression de la contrebande. Les pays membres de l’OMS devront coopérer dans cette lutte notamment en indiquant la provenance du produit pour une meilleure traçabilité.
En outre, l'interdiction de la vente des cigarettes aux mineurs devra être généralisée. Et de sévères mises en garde devront figurer sur plus de 50% de la surface principale de l’emballage des paquets de cigarettes.
Pour dissuader les jeunes de commencer à fumer, le texte encourage une augmentation de la taxe sur le tabac. La vente hors taxe, elle, n’est pas interdite, mais vivement déconseillée.
Sur les places de travail et dans les établissements et transports publics, les non-fumeurs devront être protégés contre la fumée passive.
Enfin, le texte adopté mercredi à Genève interdit l'utilisation de termes «trompeurs», autrement dit qui peuvent laisser croire que les cigarettes légères sont moins nocives.
Pour mémoire, le tabagisme est à l'origine de cinq millions de décès par an. Si le traité international adopté mercredi à Genève n'est pas mis en oeuvre, le tabac risque de faire dix millions de morts en 2010.
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