OLITIQUE, 28.07.2003
Concertation à Conakry entre opposition et pouvoir sous fond de suspicion
- La première réunion du comité interministériel mis en place mercredi pour favoriser la concertation entre l'opposition et le pouvoir guinéen en vue de la présidentielle de décembre, a débuté vendredi sous fond de crise de confiance et de suspicion, a constaté l'AFP.
Le président guinéen Lassana Conté s'engage à organiser "cette fois" une élection libre, juste et transparente, a déclaré à l'ouverture des débats, Moussa Solano, président du comité et ministre de l'Administration du territoire, en présence de 26 sur 46 partis invités.
Jeudi, Siradiou Diallo, leader de l'Union pour le progrès et le renouveau (UPR, principal parti d'opposition parlementaire) avait déjà annoncé que la création de ce comité n'était "que de la poudre aux yeux".
M. Solano, a pour sa part, précisé que des cadres techniques issus des partis politiques et de l'administration vont dégager une plate-forme de discussion et leurs doléances seront examinées par le gouvernement guinéen.
Mais, le "manque de confiance entre l'opposition et l'administration depuis le début du processus électoral multipartite en 1993, suite aux multiples cas de fraudes et dérapages enregistrés lors des ces consultations, ne favorisent pas un dialogue franc", a estimé l'UPR.
Selon ce parti, il existe un contentieux qui porte sur la légalité du référendum du 11 novembre 2001 qui a modifié la constitution pour permettre au président Conté de briguer un 3ème mandat à la tête du pays, ainsi que le bilan des consultations organisées depuis 1993 et les conditions d'organisation d'élections régulières et transparentes en Guinée.
L'UPR, affirme toutefois qu'"en répondant à l'invitation du président du comité, (elle) marque ainsi sa volonté de donner une chance à la concertation".
"Le déficit de confiance est énorme entre l'opposition et le gouvernement au vu de l'expérience que nous avons connue depuis 1993", a déclaré de son côté, le représentant du Front républicain pour l'alternance démocratique (FRAD).
Selon lui, l'opposition a des raisons de s'inquiéter parce que M. Solano "agit en service commandé".
Le FRAD est un regroupement de cinq partis d'opposition dont l'UFR de l'ancien Premier ministre Sidya Touré, l'UFDG de Mamadou Bâ, le RPG d'Alpha Condé et de l'UPG de Jean-Marie Doré.
De manière générale, l'opposition guinéenne exige la neutralité de l'administration, la libéralisation des ondes et des urnes transparentes. Elle appelle également à un décret prévoyant la fin de l'immixion des forces de l'ordre, des préfets et sous-préfets dans le processus électoral.
AFP
|