EOPLE, 29.07.2003
Kofi Annan ne veut plus de Carla Del Ponte à la tête du TPIR
Le secrétaire général de l'ONU voudrait scinder en deux les fonctions de procureur du tribunal pénal pour le Rwanda et l'ex-Yougoslavie. Carla Del Ponte pourrait ainsi perdre la tête du tribunal africain. Le Conseil de sécurité aura le dernier mot.
Carla Del Ponte est actuellement procureure générale à la fois pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), installé à Arusha, en Tanzanie, et procureure pour le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, le TPIY, situé à La Haye, aux Pays-Bas.
Selon des sources diplomatiques à l'ONU, M. Annan devait envoyer en fin d'après-midi une lettre au Conseil de sécurité pour proposer que les deux fonctions soient scindées et que la Suissesse reste procureur général pour le TPIY.
Les deux mandats de quatre ans de Carla Del Ponte s'achèvent le 14 septembre et peuvent être renouvelés. Mme Del Ponte a été informée de la décision de Kofi Annan durant un entretien avec le secrétaire général lundi à New York, ont dit des diplomates.
La recommandation de Kofi Annan doit être approuvée par le Conseil de sécurité. Pour son premier commentaire public sur cette affaire, il a déclaré lundi que les membres du Conseil étaient en train de discuter de la pertinence d'une scission du poste.
Le TPIR a été créé en 1995 pour juger les principaux acteurs du génocide de 1994, qui a fait 800 000 victimes au Rwanda, pour l'essentiel des Tutsis et des Hutus modérés. Le TPIR a été affecté depuis le début par des problèmes administratifs.
Ces dernières années, le gouvernement rwandais à dominante tutsie a fait campagne contre la magistrate suisse en refusant de coopérer avec le tribunal depuis qu'elle a annoncé son intention d'enquêter sur les exactions de l'armée à majorité tutsie.
|