OLITIQUE, 15.09.2003
Conté assimile l'opposition aux "messagers des ennemis de la Guinée"
Le président guinéen, Lansana Conté, a déclaré samedi soir que ses opposants sont des "messagers des ennemis de la Guinée" lors de la clôture de la convention du Parti de l'unité et du progrès (PUP, au pouvoir) qui l'a désigné comme son candidat à la présidentielle de décembre.
Le président sortant a accepté sa désignation pour la présidentielle de décembre dont la date précise n'est pas encore fixée et annoncée.
"Ce sont des pions qu'on pousse vers nous, pour nous distraire, à l'occasion de chaque consultation électorale", a déclaré M. Conté à la cérémonie de clôture.
Mais, a-t-il prévenu, "il faut que ceux qui les envoient (les opposants) sachent qu'ils échoueront" parce que "les opposants sont des étrangers et moi je suis Guinéen".
"Je dirige la Guinée comme je l'entends, c'est Dieu qui est là, un point c'est tout", s'est exclamé le chef de l'état, précisant qu'après avoir servi l'armée coloniale française, il est entré dans son pays en 1958 comme "Guinéen" et "depuis lors, je suis-là, je n'ai pas bougé".
Selon lui, "les autres, (les opposants) sont restés entrain de pavaner à l'extérieur et c'est quand nous avons pris le pouvoir en 1984, qu'ils sont revenus en disant que +la Guinée est libre+, croyant que c'est la pagaille".
Il a toutefois demandé à ses partisans de laisser circuler librement ses opposants, car "ils sont chez eux, même s'ils viennent d'arriver et lorsqu'ils vont échouer encore à l'élection présidentielle, ils repartiront d'où ils viennent".
Le général-président a également dénoncé les bailleurs de fonds, qui selon lui, subordonnent l'aide à la Guinée à la transparence des élections.
"Il faut qu'on se soumette à eux pour avoir à manger, je ne me soumettrai à personne, je suis un rebelle", a-t-il affirmé.
"Qu'ils (les bailleurs de fonds) gardent leur argent, on en a pas besoin, si c'est comme çà", a soutenu M. Conté.
Pour la concertation nationale, entamée début août entre le comité interministériel et les partis politiques, censée relancer le dialogue devant aboutir à une élection libre et transparente, M. Conté s'est dit désormais opposé à tout dialogue.
"Je suis le président de la République, je ne dialogue avec personne, allez-y faire ce que vous voulez là-bas, ne me dérangez-pas", a-t-il dit.
Porté au pouvoir par un coup d'Etat en 1984, élu président en 1993 et réélu en 1998, Lansana Conté aurait normalement dû quitter le pouvoir à l'issue de ses deux mandats de cinq ans. Mais un référendum modifiant la Constitution avait été organisé en novembre 2001, pour supprimer la limitation du nombre de mandats et, donc, permettre au général-président de se représenter.
AFP
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