IGERIA, 06.05.2004
nigeria:Plus de 200 musulmans tués par des chrétiens
Plus de 200 musulmans ont été tués et 120 sont encore portés disparus après l'attaque dimanche par une milice chrétienne d'une ville du centre du Nigeria, a annoncé mercredi 5 mai le responsable d'une organisation islamique.
Abdulkadir Orire, secrétaire-général du Jama'atu Nasril Islam, principale association islamique du Nigeria, a estimé qu'entre "200 et 250 personnes ont été tuées". "Et beaucoup ont disparu" lors de ce massacre, a-t-il ajouté.
"Ceux qui ont disparu ne peuvent pas être dénombrés, personne ne sait s'ils sont morts ou bien cachés, 120 personnes sont déclarées disparues, dont des femmes et des enfants", a-t-il ajouté, citant les témoignages de réfugies qui ont fuit la zone.
"Meutre de masse"
"Il y a des problèmes pour obtenir des chiffres exacts sur le bilan des morts et des disparus parce que la situation est toujours tendue et il faudra du temps pour avoir un bilan précis. C'est un meurtre de masse parce que des mitrailleuses ont été utilisées et non des machettes", a-t-il estimé.
Dimanche dans la soirée, des membres de l'ethnie chrétienne des Tarok a attaqué la ville de Yelwa, une communauté paysanne du comté de Shendam dans l'Etat central du Plateau. Cette localité se situe a 300 km a l'est d'Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.
Depuis que le Nigeria est revenu à un régime civil en 1999, le centre du Nigeria - particulièrement les Etats du Plateau et de Taraba - connaît des affrontements ethniques et religieux qui ont fait plusieurs centaines de morts.
Ces affrontements communautaires ont souvent pour origine des querelles portant sur l'exploitation de terrains fertiles.
Les Tarok sont principalement des agriculteurs sédentaires chrétiens, tandis que leurs rivaux Haoussa et Fulani sont des éleveurs nomades, dont les animaux sont susceptibles de menacer les récoltes de leurs voisins.
Couvre-feu
Un couvre-feu a été décrété mercredi à Yelwa (centre du Nigeria). "A la suite des récents événements inhumains (qui se sont produits dimanche), le gouvernement a décidé d'imposer un couvre-feu à Yelwa", a déclaré dans la capitale de l'état du Plateau, Jos, le vice-gouverneur de l'Etat, Michael Bothmang.
"En outre, les forces de sécurité ont reçu pour consigne de tirer à vue sur toute personne ou tout groupe fomentant des troubles et ont tout pouvoir pour démanteler immédiatement des barrages routiers qui seraient mis en place illégalement par les assaillants", a-t-il poursuivi.
"Ce couvre-feu, devra être strictement observé de 20H00 à 6H00 jusqu'à ce que la situation redevienne normale", a ajouté M. Bothmang.
Les responsables de l'Etat du Plateau ont confirmé la découverte de 67 corps à Yelwa.
Le président nigerian Olusegun Obasanjo a décidé l'envoi de 600 policiers supplémentaires dans cette région.
25 personnes ont été arrêtées tandis que de la nourriture, des médicaments et des abris ont été envoyés sur place, a souligné le vice-gouverneur Michael Bothmang.
Nouvel OBS.