ONAKRY, 22.05.2004
Cinq dirigeants ouest-africains pour la renaissance de l'Union du fleuve Mano
Quatre chefs d'Etat ouest-africains se sont réunis jeudi à Conakry avec leur homologue guinéen, Lansana Conté, pour relancer les activés de l'Union du fleuve Mano (UFM), "gelées depuis plus d'une dizaine d'années".
A ce sommet, qui se tient à l'initiative de Lansana Conté, participent le président de la transition au Liberia, Gyude Bryant, le président sierra-léonais, Ahmad Tejan Kabbah, dont les pays sont membres de l'UFM avec la Guinée, mais aussi leurs homologues ivoirien, Laurent Gbagbo, et malien, Amadou Toumani Touré (ATT), invités en qualité d'observateurs.
"Le but de notre rencontre est de relancer les activités (de l'organisation), gelées depuis plus d'une dizaine d'années à cause de guerres fratricides, et d'identifier les problèmes dans le domaine de la sécurité pour trouver des solutions collectives", a déclaré le président Ahmad Tejan Kabbah à l'ouverture de la rencontre.
"Au moment où la Sierra Leone consolide la paix (...) et que le Liberia (...) s'engage à panser ses plaies, il nous appartient (...) de nous engager d'avantage sur le chemin qui conduira nos peuples vers une plus grande prospérité", a de son côté déclaré le président Conté.
"C'est pourquoi nous devons prendre des mesures appropriées pour faire du sommet de Conakry (celui) de la renaissance de l'Union du fleuve Mano", a-t-il ajouté.
"Nous nous réunissons pour construire l'avenir d'un rêve (...) et tirer les leçons du passé, pour éloigner de notre espace les menaces qui peuvent peser sur la paix et la sécurité de nos Etats", a-t-il précisé.
Afin d'atteindre l'objectif de l'UFM, à savoir de "promouvoir l'intégration sous-régionale et d'assurer la sécurité transfrontalière", le président guinéen a par ailleurs demandé le renforcement du "climat de confiance, fondement d'une véritable coopération amicale et mutuellement avantageuse, entre (les) Etats".
Avant de se retirer en huis-clos avec ces homologues, M. Conté a demandé à la communauté internationale de soutenir de "façon accrue" les efforts collectifs des Etats membres de l'Union afin de contribuer largement à leur développement durable.
Plusieurs membres du gouvernement guinéen, les présidents des institutions républicaines, les ambassadeurs accrédités à Conakry et des officiers supérieurs de l'armée guinéenne, ont assisté à l'ouverture du sommet.
Selon une source proche de la présidence guinéenne, cette rencontre sera mise à profit par les chefs d'Etat présents pour "régler définitivement les problèmes de sécurité transfrontalière" issus des guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone, ainsi que du soulèvement militaire en 2002 en Côte d'Ivoire. Ce pays est, depuis, coupé en deux.
Selon un communiqué du ministère guinéen des Affaires étrangères, les présidents ivoirien et malien sont présents à ce sommet "pour qu'à la longue, les deux pays fassent partie de cette communauté économique sous-régionale".
Le sommet, qui doit prendre fin en début de soirée, a été précédé mercredi d'une réunion des ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de l'Intérieur et de la Justice ainsi que d'experts des trois pays membres de l'UFM.
L'Union du fleuve Mano a été créée en 1973 par le Liberia et la Sierra Leone pour dynamiser l'économie régionale. Depuis que la Guinée s'est jointe à eux, en 1980, les préoccupations de l'Union se sont étendues à la sécurité transfrontalière ainsi qu'aux mouvements des réfugiés et des combattants.
L'Intelligent
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