EOPLE, 10.06.2004
Un géant est mort: Ray Charles
C'était une légende de la musique noire américaine, une de ses plus belles voix : le pianiste et chanteur Ray Charles, auteur de standards mêlant gospel et blues comme «What'd I Say» et «Georgia On My Mind», est mort jeudi à Los Angeles à l'âge de 73 ans, a annoncé son porte-parole Jerry Digney. Ray Charles s'est à son domicile de Beverly Hills entouré de sa famille et de ses amis, a-t-il ajouté.
Ray Charles est né le 23 septembre 1930 à Albany, en Géorgie, d'une famille pauvre. Aveugle à sept ans, orphelin à 15 ans, il a étudié la musique dans une école pour non-voyants de Floride, apprenant à lire et écrire les notes en braille. Il se familiarise avec divers instruments, dont la trompette, la clarinette, le saxophone et le piano.
Après le décès de ses parents, Ray Charles commence à vivre de la musique, fait les salles de bal, joue toutes sortes de musiques, dont de la country. En 1952, Atlantic Record rachète son contrat avec la maison de disques Swingtime Records. Deux ans plus tard, il enregistre «I Got a Woman», mélange brut de gospel et de rythm'n'blues, inventant ce qu'on appellera par la suite la musique «soul», littéralement musique de l'âme. Ray Charles gagne rapidement son surnom, «The Genius», «Le Génie», et joue au prestigieux festival de jazz de New York.
Son premier grand succès, en 1959, est «What'd I Say», une chanson construite sur un riff (figure rythmique revenant en boucle) de piano, accompagné de choeurs suggestifs. Certaines radios américaines interdisent la chanson, mais Ray Charles est définitivement en route vers la gloire.
Sa dernière apparition publique remontait au 30 avril dernier, aux côtés de l'acteur Clint Eastwood - grand amateur de jazz et de piano -, quand la ville de Los Angeles avait classé monument historique le studio du chanteur, construit 40 ans plus tôt dans le centre de la cité.
Ray Charles avait consacré sa vie à faire éclater les frontières musicales et échapper à toute définition, brassant jazz, blues, soul, country ou le big band, imprimant à chaque fois sa marque, de sa voix rauque et chaleureuse.
AFP
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