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, 27.07.2004
Lettre ouverte de Ismael Souaré: "DEMISSIONNEZ MONSIEUR LE PRESIDENT !"
Dans un de mes postings, j’en appelais à l'armée de prendre ses responsabilités , en reversant votre régime par un coup de force semblable à celui que M. Amadou Toumani Touré de Mali avait perpétué pour libérer son pays du clan Moussa Traoré. N’y voyez cependant rien de personnel. Je suis seulement, de ceux qui pensent que le changement en Guinée passe forcément par votre retrait des affaires du pays ou à défaut, par le renversement de votre régime. Un renversement qui se traduirait par votre arrestation et votre traduction devant un tribunal pour « haute trahison ».
Helas ! Mon appel fût comme un coup d’ épée dans l’ eau. Fondant tout mon espoir sur l’ Armée, j’ignorai, ou plutôt je ne voulais pas admettre la triste réalité qui veut qu'en fait, c’est la hierarchie militaire qui confisque la démocratisation et le dévéloppement de la république de Guinée. Aussi, je n’ai pas hésité d’ércrire deux « Lettres ouvertes à un Soldat guinéen », avec l’immense espoir qu’il y avait encore en republique de Guinée des soldats patriotes, capables de comprendre la souffrance du peuple de Guinée et de prendre conséquemment leurs responsabilités. Mes lettres resteront « lettres mortes ».
Ainsi, faute d’interlocuteur valable dans l’armée, je me vois dans l’obligation de vous interpeler Monsieur le Président, s’il vous reste encore un minimum de patriotisme, et pour l’interet superieur de notre pays, afin que vous demissionniez de toutes vos fonctions, aussi bien présidentielles que militaires. Cela est d’autant plus important qu’en le faisant, vous soulagerez la misère du ce peuple qui dure déjà dépuis plus de 40 ans ; vous restituerez à ce pays sa dignité d’antant ; celle que vous lui avez polluée par votre imposture.
En effet, Monsieur le Prèsident, au vue de ce qui se passe aujourd’hui dans ce pays, nombreux sont le guinéens qui pensent que vous n’êtes ni moralement, ni intelectuellement, outillés pour diriger ou apporter quoique ce soit à ce pays. A tort ou a raison, nombreux sont nos compatriotes qui vous taxent de cessité sur tous les plans. Et, à mon humble avis, on est en droit de dire, sans passion que, soit vous ne maitrisez plus rien, soit, par mépris pour le pays, vous avez sciemment orchestré le chaos actuel pour mieux asseoir votre dictature. Dans l’un comme dans l’autre cas, Monsieur le président, il n’y pas de doute que vous êtes désormais inapte à diriger ce pays et que vous devriez vous retirer dans la plus grande dignité. Vous êtes devenus le problème principal de ce pays.
Il est inutile de revenir encore sur ce qui ce passe actuellement en Guinée. Cependant, vous conviendrez bien avec moi, s’il vous reste encore un minimum d’intégrité morale, que vous n’aviez en fait aucune vision pour ce pays. Et, qu’en fait, rien de serieux n’avait été entrepris pour un quelconque développement du pays. Le fameux « Discours-programme du 22 Decembre 1985 » n’avait d’autre objectif que de « rassurer l’opinon nationale et internationale ». Il n’y avait aucune volonté de réalisation de quoique ce soit de votre part. Mais votre refus de dialoguer, d’associer les autres acteurs de la vie nationale à la gestion du pays et votre mépris de tout ce qui est « DEMOCRATIE, DROITS DE L’HOMME, ETAT DE DROIT, PROGRES ECONOMIQUE ET SOCIAL » ont conduit la Guinée dans l’état où elle se trouve actuellement. C’est à dire un pays économiquement, socialement et politiquement à genoux. C’est à se demander si vous avez une idée de ce que cela veut dire d’être un chef d’Etat, un Président d’un pays. De par votre manière de diriger ce pays, on peut en douter.
Contrairement à ce que vous croyez, un Président de la république n’est pas un « Père de famille » qui serait en quelque sorte le « Papa des citoyens du pays », en tout cas, pas dans le sens où le vous avez tendance à le prendre. Je vous entend encore tonner «(…) les droits de l’homme chez-nous, c’est le respect de l’aîné. Lorsque le jeune frère manque du respect au Grand frère, ce dernier doit lui botter les fesses…» ou encore (…je suis le seul souverain en Guinée… » Et pititi et patata.
Un président de la république est un administrateur juste, à la santé équilibrée ; un gestionnaire de collectivité. A ce titre il a une lourde reponsabilité : celle d’élaborer et et mettre œuvre une politique de devéloppement fondée sur l’adhésion si non de tous, mais d’au moins une large majorité de la population aux destinées de laquelle il préside. La mise en oeuvre de cette politique devra aboutir à l’améloration des conditions de vie de la population.
Il y va donc de soi, que la mise en œuvre d’une aussi ambitieuse politique, implique nécessairement, obligatoirement des « CONSEILLERS » ; des « conseillers » par discipline de dévéloppement, étant donné que vous n’êtes specialiste que dans le domaine militaire. Or, comme vous le dites vous-mêmes, vous êtes « le seul chef d’Etat au monde qui n’a pas de conseiller ». Mais, soyons serieux Monsieur le Président ! Avec quoi ou qui voulez-vous dévélopper ce pays ?
Vous avez institué à la place d’une équipe de technocrate, capable d’insufler de nouvelles idées pour le dévéloppement du pays, une bande de prédateurs, d’opportunistes et de corrompus. Vous avez favorisé l’émergence d’un clan militaro-mafieux qui s’est enrichi par la captation des richesses du pays, de sorte que, tout acte, toute velléité d’y mettre fin entraîne automatiquement de leur part une reppression aveugle. Il s’est ainsi formé autour de vous, « une vraie oligarchie de brousse, cruelle et violente. Sa fortune vient exclusivement de la captation pure et simple des biens publics ». Or, « les fortunes captées ne supportent jamais la compétition. Elles ne peuvent tenir qu'à l’abri de tyrannie féroce ». Mais cela, vous le savez bien, puisque cela fait partie de votre système de gouvernement. La plupart de vos collaborateurs qui durent à leurs postes, sont soit des membres de votre famille ou ethnie, soit des médiocres, soit des gens que votre système a appauvri et qui feront tout pour rester à leur poste, s’il leur arrive d’en avoir un.
Le marasme économique qui en est découlé et qui s’est traduit par l’ appauvrissement général des guinéens, n’en est que la partie visible l’iceberg.
C’est pourquoi, Monsieur le Président, pour l’amour de la patrie, démissionnez de vos fonctions présidentielles ! Ce-ci est un appel sans reserve. Il n’est pas encore trop tard pour sauver ce pays.
Est-il encore besoin de vous rappeler que, 20 ans après votre accession au pouvoir, la situation du peuple martyre de Guinée n’a fait que s’aggraver ? Ne réalisez-vous pas que, dépuis que vous avez confisqué le pouvoir en modifiant la LOI FONDAMMENTALE, vous avez classé ce pays parmis les Nations les moins respectées de l’Afrique ? Ne realisez-vous donc pas, que par votre gestion des affaires de ce pays, les guinéens ne font que s’appauvrir au point d’être prêt à tout pour gagner de quoi manger ?
Bien sûr que si ! Mais votre mépris pour ce peuple est tel, que cela, vous-vous en fichez pas mal. Le pouvoir pour vous, Monsieur le Président, c’est un moyen pour s’enrichir illicitement et un « Abri » contre d’éventuelles poursuites pour crimes économiques et politiques.
Il est donc évident qu’un régime tel que le votre, un régime qui n’a aucun bilan à présenter après 20 ans pouvoir sans partage, mais à qui, les guinéens vont, le moment vénu demander des comptes, un tel régime, dis-je n’a qu’un seul argument à présenter à ses « électeurs » : celui de la force. Il n’est pas étonnant dans ces conditions, que vous gouvrerniez ce pays par la force ! Vous n’avez aucun concept pour le dévélopper. Mais des argument pour le détruire, vous en avez vraiment !
Pour l’amour du ciel, démissionnez donc Monsieur le Président ! Demissionnez, car vous n’avez plus rien à offrir à ce peuple ! Jusque-là, après 20 ans, vous avez pris à ce pays plus que vous ne lui avez donné.
S’il y a une chose que je ne vous pardonnerai jamais, c’est bien le fait d’avoir erriger l’appauvrissement de la population en système de gouvernement. Vous avez si appauvri les guinéens, que vous-mêmes vous ne croyez plus en eux. Vous ne croyez plus en leur sincérité, lorsqu’ils affirment vouloir « servir les intérets de leur spays ». Vous le disiez d’ailleurs à Mamou, pendant la campagne pour les élections legislatives. Vous qualifiiez les candidats de l’opposition « de gens qui ne cherchent que le prix de leurs sauces ». Apparemment, vous connaissez très bien la puissance de cette arme rédoutable qu’est la pauvrérté. Aussi, vous l’avez encouragée afin de rendre la population docile et obéissante, soumise, taillable et corveillable à souhait. On comprend aisement la difficulté pour un Père de famille, fonctionnaire de son etat, d’afficher son indépandance par rapport à votre politique.
Vous devriez avoir honte de rester en core en fonction, car vous avez échoué Monsieur le Président. Et cela, sur tous les plans. Jugez-en vous-mêmes ! La lettre que l’Association des Sans-Voix vous ont adressé illustre mieux le contentieux socioeconomique et politique que votre gestion fait hériter à ce pays.
Sur le plan économique en particulier, vous avez pas reussi à faire du « scandal géologique » un scandal économique. Le pays est plus en retard qu’il ne l’était sous l’ancien régime.
Votre acharnement contre l’ex premier Ministre Sidya Toure, ainsi que tous ceux qui ont voulu ou veulent travailler pour la Guinée, a mis au grand jour votre caratere refractaire au developpement.
Pour ces raisons et tant d’autres, pour l’amour du pays, je vous pries Monsieur le Président de tirer les conséquences de 20 ans de gestion hasardeuse, chaotique et infrictueuse. Arretez ce genocide qui ne dit pas son nom !
S’il vous arrive de me lire, je prie le Seigneur Tout-Puissant de vous guider dans cette lecture.
SOUARE Ismael
Republique Fed. D’Allemagne
Pour Conakryonline
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