OLITIQUE, 25.01.--
La Situation Socio-Politico-economique Guineenne actuelle
Le Général Lansana CONTE succède à Ahmed Sékou TOURE, même si dans sa vision du développement, la logique socialiste est remplacée par logique libérale en tant que système politique, mais reste cependant que les deux ont en commun l?âme nationaliste à toute épreuve. Cette particularité va leur valoir toutes les haines et les tentatives de déstabilisation qui le poursuivront jusqu?à ce jour.
On pensait que l?accession du Colonel Lansana CONTE au pouvoir le 03 avril 1984 allait fondamentalement changer le contexte politique national avec le multipartisme, que cette nouveauté allait apaiser les contradictions et conduire les acteurs politiques à repenser leur méthode et redéfinir de nouvelles stratégies adaptées aux réalités qu?impose la logique du moment . Toute la volonté d?ouverture et l?esprit de tolérance du chef de l?Etat ne réussiront pas à calmer les ranc?urs, l?esprit de revanche et l?appétit du pouvoir de la plupart de nos cadres et acteurs politiques.
Ainsi, les partis politiques se sont créés sur des bases ethniques et régionales à l?exception du PUP qui est à ce jour le seul parti véritablement national. C?est d?ailleurs l?une des plus belles réussites du Général Président.
Faute d?accéder au pouvoir politique, certains se réinvestiront dans un de leur domaine de prédilection qui leur avait donné quelques succès sous la première République : la désinformation comme argument politique.
Or c?est justement là un des points faibles du régime actuel. En effet, l?ouverture politique ne s?est pas accompagnée d?une politique de communication nécessaire à un tel système de gouvernement, de sorte qu?aujourd?hui la réalité de l?information à l?intérieur comme à l?extérieur échappe à l?Etat contrairement aux apparences. De plus, le structures traditionnelles que constituent la radio, la télévision et presse écrite sont aujourd?hui fortement débordées par les groupes d?information qui foisonnent sur l?Internet et qui ont la possibilité d?inventer tous les propos et les informations aussi mensongères, infamantes que scandaleuses au mépris de toute forme de déontologie sans risque d?être poursuivis et contredits efficacement.
Comme on a pu le remarquer sous la première République et aujourd?hui encore au cours de cette Seconde République, chaque évènement est l?occasion des rumeurs les plus fantaisistes. En particulier depuis le 03 avril 1984, chaque remaniement ministériel et élection s?accompagnent de réactualisation d?un mythe projetant un chaos éminent.
Ainsi, pendant que le chef de l?Etat guinéen cherche à apaiser le climat politique en créant les conditions d?une véritable détente, les groupes de désinformation exilés, clandestins du temps du Parti - Etat, sévissent de façon ouverte aujourd?hui en toute liberté sous couvert de la liberté d?expression à la faveur du libéralisme démocratique à la fois à l?intérieur du territoire national et à l? étranger. Ils font tout pour entretenir et exacerber la suspicion, attiser la haine, semer la confusion.
Face à la situation politique guinéenne plus que jamais confuse, il apparaît, aujourd?hui, nécessaire de clarifier les circonstances et les motivations profondes de ces dispositifs aussi redoutables que dangereux.
LA DESINFORMATION COMME ARGUMENT POLITIQUE
Ces dispositifs sont instructifs par les personnes qu?ils attaquent et livrent à la vindicte populaire que révélateurs par ceux qu?ils épargnent et protègent et même sanctifient. Ces dispositifs créent une partition avec une distribution qui comprend les mauvais rôles réservés à une certaine catégorie de personnalité et les bons rôles à ceux qui ne font jamais l?objet d?attaques et cabales. Le point de départ est toujours un rumeur, un sophisme savamment articulé?
La rumeur dans notre pays est un élément structurant l?opinion publique. Il s?agit là d?un phénomène qui doit intéresser tout particulièrement la réflexion en tant qu?il apparaît comme une caractéristique des mutations liées au contexte actuel qui se situe à la croisée des chemins de notre avenir commun et qui nécessite pour sa compréhension le rappel de certains faits.
Aboubacar SOMPARE ? Président de l?Assemblée Nationale.
Il est victime préférée de cette « croisade médiatique » qui a juré sa perte. Depuis la légalisation des partis politiques, tout est prétexte a discréditer l?homme, aucune occasion n?est négligée, des rumeurs non fondées aux cabales montées de toutes pièces sont utilisées pour lui donner une image suspecte ou répugnante.
Les attaques ne lui laissent aucun instant de répit, elles s?adaptent à l?évolution de sa situation politique. En tant que Secrétaire Général du PUP tout avait été fait pour l?opposer au chef de l?Etat, quand il accède à la Présidence de l?Assemblée Nationale au grand dam de ses adversaires et concurrents politiques, les attaques se font plus intenses et plus précises. L?objectif est aussi simple que cruel : l?abattre politiquement .
Il est difficile d?abattre un ennemi que l?on ne connaît pas. Qui est Aboubacar Somparé ?
Au ? delà de ses qualités de brillant pédagogue et d?excellent politique, monsieur SOMPARE Aboubacar Président de l?Assemblée Nationale est un homme de compromis ; sa profonde connaissance des réalités, sa fluidité d?esprit, son abnégation à toute épreuve, son sens du devoir, son patriotisme, sa loyauté, sa grandeur d?âme, tout ceci en détail et dans son ensemble à créé un véritable consensus autour de l?homme. L?ironie du sort veut que ses adversaires incapables de le vaincre à la loyale tente de semer la graine de la discorde entre SOMPARE et celui dont il a toujours porté très haut les couleurs, persuadés certainement que c?est là son « talon d?Achille » : le Général Président Lansana CONTE.
Pourtant, monsieur le Président de l?Assemblée Nationale que a toujours fait preuve, au sein de la classe politique, à la fois d?un profond respect, de compréhension envers tous et surtout d?irénisme envers monsieur le Président de la République qui est non seulement son aîné de très loin, mais a aussi conscience que Lantanas CONTE est celui qui lui a permis de se réaliser en tant que leader politique en dépit d?une monstrueuse désinformation.
A l?occasion tous les moyens dont disposent ces groupes informels sont mobilisés, et ses moyens, qu?il s?agisse de la presse, de la radio ou de la télévision et surtout d?Internet, sont considérables, ils ont été mis au service exclusif d?une propagande effrénée en vue d?isoler politiquement l?homme. Mais pourquoi un tel acharnement ?
Pourquoi vouloir appliquer à Somparé une rumeur créée à dessein et de toutes pièces en prenant dans une opinion très contrastée des morceaux choisis de propos malveillants pour donner un semblant de vérité à des allégations mensongères l?accusant d?être entré en campagne occulte pour une succession éventuelle au Général Lantanas CONTE. Pourquoi donc ne lui ont ? ils pas appliqué le bénéfice du principe de la déontologie du métier de l?information qui exige de ne pas donner une information infamante sur un homme quel qu?il soit sans s?assurer de l?authenticité des fait ? Ont-ils donc pensé qu?il leur est permis de prendre ainsi d?une main tout ce qu?il pouvait y avoir de machiavélique et de rigoureux contre le Président de l?Assemblée et écarter de l?autre ce qui pouvait lui être favorable dans le code de déontologie ? Est-ce là la balance de l?éthique de leur déontologie ? Est ?ce là la balance de justice ? S?ils veulent juger Somparé comme politique ne lui en doivent ? ils pas les droits inhérents à cette qualité ? Et puisqu?ils lui appliquent l?un de leurs principes (la nécessité de l?information), ne lui doivent ? ils pas tout entier (l?objectivité de l?information) ?
Une chose reste vraie, pour que cette campagne malveillante soit pleinement légitime au regard de l?Histoire, il ne suffit pas qu?elle ait été déclenchée, ni même à la limite qu?elle ait été puissante. Encore faut-il qu?elle soit représentative de l?opinion générale, puisque qu?en définitive les raisons inavouables sont connues par le plus grand nombre. On ne peut pas défaire ce que Dieu a fait.
Cheick Ahmadou CAMARA ? Ancien Ministre des Finances
Une autre cible préférée de la « croisade médiatique » est Monsieur CAMARA Cheick Ahmadou. Même ceux qui le louaient quand il était aux affaires l?accablent aujourd?hui. Comment croire à une vérité irréversible dans un environnement aussi versatile.
Qui peut prouver les accusations indirectement portées par des groupes occultes contre lui et qui n?ont même pas le mérite d?être claires ?
Qui peut contester que Cheick est incontestablement le Ministre qui a abattu le plus travail et qui a sortie le pays des pires ennuis ?
Pourtant, Cheick est parti du Ministères des Finances alors qu?il venait de proposer aux gouvernements les plus grands et les plus réalistes mesures pour sortir la Guinée de la crise.
Cette proposition qui d?ailleurs été avalisée à l?unanimité à la fois par le gouvernement et les partenaires au développement s?intitulait « mesures de redressement économique et financier ». A sa nomination, le Premier Ministre François Lounceny FALL a repris ses mesures qu?il a rebaptisées « feuille de route » en s?inspirant ainsi par analogie à la feuille de route israélo-palestinienne. Ainsi cette feuille de route qui a suscité tant d?engouement sous la primature de FALL est en fait les « mesures de redressement économique et financier » de monsieur CAMARA Cheick Amadou.
Les mêmes mesures sont celles aujourd?hui qui sont partiellement mis en ?uvre tambour battant par cellou Dalein. Mise en ?uvre partielle parce que certains volets desdites mesures n?ont même pas été évoqués par monsieur Dalein. Il s?agit, entre autres, du recouvrement des taxes des sociétés minières récalcitrantes qui constitue autant de manque à gagner pour le budget national ; il s?agit aussi de la mise en place d?un plan de communication du gouvernement pour donner plus de cohérence et une meilleure visibilité à l?action gouvernementale. Ce dernier volet est d?ailleurs l?élément central sur lequel repose partout dans le monde toute la stratégie de la bonne gouvernance.
Pourquoi n?a-t-il été encouragé comme tant d?autres cadres beaucoup moins méritants ?
« Un principe de droit naturel consacré dans la Déclaration des droits de l?homme et du citoyen nous dit que la loi étant égale pour tous, il n?est pas juste d?en faire des lots inégaux pour attribuer à l?accusé celui qu?il punit et pour le dépouiller de l?autre qui établit des formes salutaires pour sa défense. »
l?aversion de ces vautours de la désinformation le poursuit jusque dans sa retraite actuelle, parce que, même mis à l?écart, la dimension charismatique de Cheick fait peur à ses détracteurs et adversaires.
Reste que pour l?ancien ministre des finances, il considère qu?on ne force pas la conscience. Cheick craint de blesser la sienne. Comme tout homme, il a pu se tromper certainement, mais ses erreurs mêmes sont vertueuses, et même pour les plus extrémistes des irréductibles qui veulent s?attaquer à ses résultats qui ne sont peut être pas parfaits, il est impossible de n?en pas respecter au moins l?érudition et la dextérité avec lesquelles il a sortie la Guinée de la plus grande crise suite aux attaques rebelles dans un climat de tension régional exacerbé au plus haut point sans oublier les résultats obtenus avec les institutions financières.
Il faut reconnaître que monsieur Cheick CAMARA a de la dignité, contrairement à bon nombre d?ancien ministre il reste serein. De toute évidence, il préfère après ses satisfactions et ses déceptions cette façon élégante de faire son devoir c'est-à-dire l?obligation de réserve qu?il s?impose en tant que très haut cadre de la République plutôt que les accents ravageurs des gloires usurpés dans lesquels bon nombre d?anciens Ministres se sont spécialisés.
Plus l?homme est attaqué injustement plus il faut le défendre ; plus il est esseulé, plus il mérite d?être assisté. En dehors de ces vérités, la presse devient l?alibi de l?accusation et de pires monstruosités.
Moussa SAMPIL ? Ministre de la Sécurité
Une autre victime expiatoire est monsieur Moussa Sampil, Ministre de la Sécurité .
Même s?il est vrai que la sécurité est un département traditionnellement opaque l?on doit reconnaître que Sampil fait l?effort de la transparence en n?hésitant pas de passer le plateau de la télévision nationale pour expliquer les motivations des ses actions.
Chose extrêmement rares dans les pays du tiers monde où généralement le secret et le non dit sont un mode normal de fonctionnement de l?administration.
Toutefois, le secret est une nécessité fonctionnelle d?une police efficace qui ne peut divulguer tous les éléments en sa possession ? Une constante néanmoins se dégage chez ce efficace ministre de la République c?est son légalisme ; le levier de toutes ses actions et leur aboutissement est la loi à laquelle il s?en tient scrupuleusement.
Malheureusement, tout porte à croire que ce ministre dérange. C?est d?abord François Lounceny fall nouvellement nommé Premier ministre qui lui demande de fermer les yeux sur le dossier qui met en cause Sidya TOURE Président de l?UFR, au nom de la détente politique souhaitée par le Chef de l?Etat. Ensuite, c?est monsieur Cellou Dalein « Nouveau Premier Ministre » actuel qui dès sa prise de fonction s?empresse d?imiter maladroitement son prédécesseur. Sampil est jeté en pâture à la presse à propos de l?affaire Soromou.
Pourtant le gouvernement un fois formé doit être un. Cela ne veut pas dire que les différences d?opinions politiques ou techniques entre les ministres ne doivent exister entre eux lorsqu?ils sont isolés ou face à une question en Conseil. Mais quand les oppositions sont systématiques et s?inscrivent dans une logique d?affaiblissement d?abord, puis d?anéantissement de l?autre ensuite, il y?a de quoi se poser des questions. Le principe d?un gouvernement voudrait qu?une fois assis au timon de l?Etat, ils ne doivent plus gouverner que dans un même esprit. Mais la triste réalité est toute autre. Pour la pétite histoire, il semblerait que Cellou aurait promis à monsieur Dieng Secrétaire Général du Ministère de la Sécurité, sous le sceaux de la confidence, que s?il était nommé premier ministre il ferait tout pour le faire nommer en remplacement de Sampil. Ce premier éclat ressemble étrangement à un commencement de preuve qui tend à confirmer cette rumeur.
Tout porte à croire que Cellou n?est pas le seul au gouvernement à se faire passer pour le juge de la conscience de la sécurité nationale. Pourquoi s?attendrissent- ils sur les scélérats, que le peuple condamne et adoucissent l?horreur des actes les plus odieux contre la nation et la République par l?expression d?une pitié où d?une justice fausse ?
En tout cas les derniers évènements donnent raison et renforce la position du dynamique Ministre de la Sécurité.
Mamady CONDE ? Ministre des Affaires Etrangères
Ce fin diplomate non plus n?est pas épargné. Les causes apparentes remontent aux négociations de la montée satellitaire pour la Radio Télévision Guinéenne » RTG. Les premiers contacts pour sa réalisation ont été pris avec une entreprise française, le montant de la réalisation s?élevait à 12 millions USD. Après consultation du Ministre de l?Economie et des Finances, monsieur Camara Cheick Ahmadou il s?est avéré que la note était plus que salée. Malheureusement, il se trouvait que certains cadres techniques du département de la communication avaient des accointances avec la société française en question et tenaient contre vents et marées que l?affaire se fasse.
Très sceptique, Mamady Condé s?aperçoit que la société française n?était pas propriétaire du satellite et qu?elle n?était en fait que locataire d?un certain nombre de canaux qu?elle sous louait à son tour. Le satellite appartenait à une société américaine.
Lors d?un de ses passages aux Etats-Unis, le Ministre de la communication recherche et retrouve la société américaine à laquelle il propose de se rendre à Conakry pour entamer les négociations avec le gouvernement. Les négociations faites, la facture finale s?élève à 8 millions USD d?où une économie de 4 millions USD pour le budget national. La facture est effectivement payée directement sur le compte de la société aux Etats-Unis via la Banque Centrale de la République de Guinée.
Cette transparence fait néanmoins des mécontents qui espéraient se faire un peu les poches avec la première société. C?est ainsi que que Mamady Condé ne connaîtra plus un seul instant de répit, il fait la une de tous les journaux, souillé dans sa fonction et son honneur.
Pourtant, Mamady Condé a à son actif d?avoir initié la montée satellitaire contrairement à ses prédécesseurs., il a ouvert la RTG à certaines émissions du débat contradictoire comme par exemple « forum », il a créé la RKS et contribué à la formation de bon nombre de jeunes journalistes. C?est également sous son ministère que la nouvelle maison de la radio a été construite. Bref, il est le ministre qui a le plus innové à la RTG.
Mamady Condé est victime de sa carrière très particulière qui lui vaut beaucoup de jalousies et d?adversités dans l?accomplissement de ses différentes missions. Il quitte l?information en 1987 alors qu?il était rédacteur en chef de la RTG pour être nommé en qualité d?ambassadeur en Algérie puis en Chine. En 2001 il est de retour à l?information, cette fois en qualité de ministre. Le crime de monsieur Mamady Condé est d?avoir eu le privilège de bénéficier de la confiance du Président de la République. Tout est prétexte à l?interprétation malveillante et à diffamation. Le paradoxe c?est que jusque là personne n?arrive à apporter la preuve des accusations portées.
Mamadou Sylla ? FUTURELEC
L?ardeur dévastatrice de ses groupes informels ne se borne pas uniquement à jeter le discrédit sur les politiques et les cadres de la majorité, mais elle touche également les hommes d?affaires qui ne partagent pas leurs vues. Cette tendance se concrétise aussi par le zèle avec lequel monsieur Mamadou Sylla est la cible d?attaque nourries après la descente du jeune prodige guinéen des affaires, monsieur Salifou Camara que l?on nomme sympathiquement « super V ». Partout on salit l?image de marque de Mamadou Sylla Futurelec, on martèle ses erreurs, on distille la haine autour de lui. On cherche ainsi à achever la destruction de l?homme d?affaires en détruisant son support social et commercial. On va là encore jusqu?à vouloir l?opposer au Chef de l?Etat en créant tout un univers de diffamation et de suspicion savamment orchestré.
Pour le compte de qui cherche t-on tant à abattre monsieur Sylla ?
Monsieur Sylla n?a-t-il pas le droit de prospérer comme tant d?autres guinéens ?
Quel opérateur économique guinéen prospère n?a pas bénéficié des faveurs de l?Etat ?
Pourquoi ne parle t-on pas de monsieur Alsény Barry, entre autres, qui monopolise le marché du ravitaillement de l?armée en riz et autres denrées ? Moins de 15% de ses cargaisons sont effectivement utilisées par l?armée, le reste est revendu au prix fort sur le marché. D?autres qui ont participé à faire couler la BIAG ne sont presque jamais en cause et pourquoi ?
Le cas Sylla n?est nullement une exception. La vérité est qu?un groupe occulte a décidé que Sylla doit disparaître. Mais au profit de qui ?
Malheureusement, on ne détruit bien que ce que l?on remplace, mais pour le moment il est encore bel et bien là, il est l?un des hommes d?affaires les plus puissants de la place.
Contrairement aux autres grandes et entreprises , Futurelec est la seule qui recrute sans distinction ethnique.
La vie publique de notre pays est ainsi actuellement brouillée par nombre d?idées fausses, d?idées réductrices qui sont souvent reprises et partagées par une partie de la population, parce que les circonstances et les auteurs de ces constructions montreuses entretiennent des apparences qui diffèrent fondamentalement de la réalité.
DEUX POIDS DEUX MESURES
Depuis bien longtemps ces groupes occultes et même visibles affichent leur prétention au monopole de la vérité et du juste, ils s?arrogent le droit d?imposer leurs marques partout et sur tout au sein de la vie nationale. Leur ambition la plus claire était de réduire notre pays à leurs mesures, d?y étendre leurs lois et de contraindre le peuple et les politiques au primat de leurs caprices.
Mais quel résultat espèrent-il donc tirer de cette entreprise à la fois hégémonique et despotique?
Ces groupes utilisent l?information, plus exactement les médiats et en particulier l?Internet non pas comme une valeur de l?information objective, mais comme une arme de conquête, une arme de division.
La nomination de Cellou Dalein fait converger vers lui ces groupes occultes attentistes qui se l?approprie et en font l?élu de leurs espérances. Ainsi, ce « battage médiatique » se présente comme une forme de « contre ?culture politique » qui s?accompagne d?une volonté de changement, de transformation de la Guinée, c?est là que ce mouvement retiendra l?attention des observateurs. II propose des moyens et méthodes pour accélérer très vite le changement.
Le mouvement s?élargit progressivement sans que la majorité des guinéens ne comprenne son danger et ce pour plusieurs raisons. D?abord parce qu?il s?agit d?un mouvement diffus et insidieux aux facettes multiples, dont le discours peut être entretenu et diffusé à plusieurs niveaux. Ensuite, ledit mouvement se présente comme la « nouvelle conscience de la nation », « l?ultime espoir », ou encore « l?unique alternative à l?actuelle situation » etc. A cela il faut ajouter la prétendue confiance quasi aveugle du Président de la République en monsieur le Premier Ministre et la parfaite connaissance du premier par le second. En fin l?euphorie frise la sacralité, le nouvel homme fort est célébré comme le « messie », le « monsieur propre et je sais tout de la République ».
L?objectif est simple: « le Pouvoir ». Ce qui fait que le discours dans la presse et repris par la rumeur publique ont une visée politique et devient idéologique, c?est - à- dire, un discours de légitimation anticipé et orienté à dessein qui appel à un fondement qu?il tien pour incontestable et hors de portée de toute vérification par sa simple affirmation.
Ce discours pour être efficace à besoin d?un support avec le réel, on se sert alors de la personne du Président de la République pour faire croire que Dalein est une aubaine pour la Guinée, d?où cet effort de sublimation à l?excès des rapports du Général Président avec son Premier Ministre, la référence à la longévité de ce dernier au sein du gouvernement. II pense ainsi exprimer les perceptions, les attentes et les espérances du plus grand nombre.
Cette offensive médiatique est une véritable propagande, c?est ? à dire qu?elle utilise
Les mêmes stratégies que toutes les idéologies et son fonctionnement ne différerait pas de l?idéologie dominante tant critiquée. En effet, la stratégie de cette « l?offensive médiatique » est de montrer, à force de répétition et d?insistance, que rien ne va plus et que seul Cellou Dalein et lui seul possède la solution miracle à cette situation.
II apparaît donc nettement que ce « battage médiatique » vise à attirer ou du moins à endoctriner le plus de personnes possible afin que celles- ci agissent par » contagion et poussent les autres citoyens à partager leur croyance. II s?agit bien de transformer les mentalités des autres à partir de son énergie pour « toucher le monde extérieur » comme le ferait les adeptes d?une secte. Du coup une question se pose: ses adeptes peuvent-ils modifier l?ensemble de la nation ?
Une chose semble évidente, c?est que le culte qui se développe autour de Cellou s?inscrit dans un cadre plus vaste d?une stratégie visant à retourner les ressources du pouvoir comme le pouvoir lui même à travers ses propres hommes. Ainsi, cette fois ci, le choix se porte sur Dalein pour parasiter de l?intérieur la majorité pour la diviser et l?éclater. Il est curieux qu?à chaque événement important corresponde l?émergence d?une personnalité charismatique construite par ces groupes occultes. Des précédents viennent confirmer cette tendance.
Il y?a eu d?abord Diarra TRAORE, personnage artificiellement fabriqué et présenté comme l?homme fort de l?armée et l?âme du 3 avril 1984.Gonflé par une telle adulation médiatique, le Colonel Diarra Traoré a pris des chimères pour la réalité, et il s?en est suivi l?acte irréparable des 4 et 5 juillet 1985.
A près le choix se porte sur le Colonel Facinet Touré, ami personnel du Président de la République, membre fondateur et influent du CMRN. En homme intelligent, après bien de péripéties, il comprend la lâcheté des hommes politiques et le danger de ceux qui pensent lire dans ses intentions, il prend de la distance.
Ensuite Sidya Touré, sa nomination en juillet 1996 était d?abord et avant tout un geste politique éminemment symbolique car elle balayait d?un trait l?idée selon laquelle le Général Lansana Conté avait une véritable aversion vis-à-vis des guinéens de l?étranger. Aujourd?hui Sidya Touré est le plus acerbe de l?opposition guinéenne.
Puis, c?est El hadj Boubacar Biro Diallo Ancien Secrétaire Général du PUP puis ancien président de l?Assemblée Nationale. Suite à certaines déclarations de El hadj Biro alors Président de l?Assemblée Nationale, s?ensuivent des réactions fortement grossies et envenimées par une certaine presse instrumentalisée à cet effet.
II était insupportable à cet homme sûr de lui de reconnaître ce que ses compagnons de la majorité avaient désigné comme une faute manifeste et dénoncé. Au lieu de faire acte de contrition, il le prend pour un affront, sa fierté ne pouvait s?adoucir que lorsqu?il aurait pensé avoir repris ses avantages en mettant les autres en situation difficile.
Entre El hadj Biro et le reste de la majorité il y aura désormais une escalade adroitement entretenue par des mains invisibles. Du coup, les positions extrêmes de El hadj Biro et les opportunités et les moyens d?action que lui offre la tribune de la présidence de l?Assemblée Nationale le sortent de l?isolement dans lequel l?avait laissé ses anciens compagnons. II s?impose en défenseur intraitable de ses adversaires d?hier l?opposition qu?il n?avait pas ménagé. A force, il finit par être de plus en plus présenté par ces groupes occultes et même par une partie de l?opposition comme l?homme providentiel de la Guinée, l?unique alternative au régime actuel.
Seul, le Professeur Lamine Sidimé, grand homme de culture, restera fermé à toute forme de griserie du pouvoir, il repartira aussi sagement qu?il est venu au gouvernement. François Louceny Fall partira étrangement alors qu?il avait suscité beaucoup d?espoir sans avoir pu donner toute la mesure de ses capacités.
Aujourd?hui Cellou Dalein, le Premier Ministre le plus encensé et le plus médiatisé de l?histoire guinéenne. Dans tous ces cas non constate qu?un déplacement s?opère au sein d?une partie des cadres attentistes vers le nouveau promus. La particularité chez Dalein est qu?il est présenté non seulement comme porteur d?un idéal en apparence mais en réalité, la seule motivation profonde qui le lie à ses groupes est leurs intérêts clientélistes pour les uns et aussi et surtout leurs affinités régionales pour les autres. C?est justement la conjonction de ses deux éléments qui font qu?il est aujourd ?hui l?objet d?un investissement d?un genre nouveau. Sa nomination va être le point de départ d?une aggravation de la lutte feutrée mais sans merci, fait d?alliance et de rupture partielle et temporaire, d?intrigues et d?activisme entre les différentes composantes de l?échiquier politique en général et de la majorité en particulier. La recomposition des comportements politiques largement constatée aujourd?hui depuis la nomination du nouveau premier ministre est la preuve de l?émergence d?une forme de « religiosité politique », un comportement politique d?un genre nouveau dont le « phénomène Cellou Dalein Diallo » semble bien être le facteur déclanchant et l?archétype.
D?ailleurs le culte Dalein donne à voir la formation de réseaux clientélistes autour de celui qu?ils considèrent comme une figure charismatique et qu?ils célèbrent à la limite de la sacralisation.
Mais la particularité du regroupement autour du nouveau Premier Ministre est qu?elle marque une rupture, en effet, il s?agit d?un regroupement communautaire qui marque le passage d?une alliance partisane aux caractères éphémères et fragiles à un groupe stabilisé dans le temps sur la base d?affinités régionales réunissant plusieurs générations.
IV- LES RISQUES IMMINENTS
Cette situation est d?autant plus préoccupante que les guinéens, comme tous les autres peuples, ne sont pas parfaits, même s?il ont montré à plusieurs reprises leur attachement aux valeurs républicaines. Parce que, la grande majorité peut être fortement influencée par les idées reçues, par leurs irritations et leurs craintes, tout ceci adroitement instillé par une partie de ceux qui en principe ont pour devoir d?informer objectivement et de former le peuple.
En tout état de cause, en se laissant prendre en otage par ses adeptes, Dalein se serait montré beaucoup plus malhabile que ses devanciers sans pour cela être plus honnêtes, car ils est plus calculateur mais aussi plus faux dans ses désirs que les autres ne l?avaient été dans leurs actes. II risque carrément le triste exploit d?amener les cadres à commencer à se regrouper par affinité régionale y compris ceux de la basse côte qui paraissaient détribalisés.
En effet, le risque est s?opère un glissement contre nature, vers un nouveau système dans lequel le gouvernement serait placé non plus dans les ministères, mais dans des groupes occultes.
Son entourage qui cherche vaille que à tisser autour de lui une légende flatteuse d?homme solide et nourri du plus intransigeant patriotisme, d?homme prédestiné. En continuant sur cette lancée, la postérité retiendra qu?avec Cellou la primature pris l?allure d?un cabinet de campagne électoral avant l?heure où toutes les opérations se font en vue d?un positionnement stratégique. Le danger le plus immédiate pour lui est que les chefs clans qui ses faveurs le pousse sur la pente naturelle de la succession qu?il n?a que trop de penchant à. Ceux qui agissent ainsi outragent la République, violent ses lois jusque dans les couloirs de la primature.
Dans ces conditions, Cellou Dalein ne se serait pas simplement trompé de politique, il aurait fait celle pour laquelle il était prédisposé sans se soucier de savoir si elle correspond à l?intérêt national.
V- CONCLUSION
Nous demandons à ces groupes occultes, à ces objecteurs de conscience quel est le titre des pouvoirs dont ils s?arrogent ? Est-ce l?Assemblée nationale ou est-ce le peuple qui les ont institués pour se prononcer sur les cas de conscience ? Non, si c?était l?Assemble, ils se conduiraient conformément aux procédures d?usage. Est-ce le peuple ? Non, si c?était le peuple ils le respecteraient et se soumettraient à ses idéaux de paix et d?unité. Non messieurs. Ces hommes ne sont ni l?émanation du peuple, ni de l?Assemblée nationale, ni des représentations légitimes d?un corps constitué ni celui de la société civile. Ce sont des adeptes venus de nulle part qui ne tirent leur légitimité que de leur propre confusion et qui se permettent de juger et condamner honteusement notre nation sans mission, sans pouvoir, sans caractère, sans logique.
Pour ce qui est du nouveau Premier Ministre, il doit se résoudre à travailler franchement, il n?a nullement besoin des adeptes de sa nouvelle secte. Le chef de l?Etat lui a fait confiance comme à tant d?autres. Ni ses airs de premier de la classe, ni son sourire de renard, ni les gesticulations de ses adeptes encore moins ses élans de gourou de secte ne le protègeront de l?implacable épée de Damoclès du Général Président si les résultats et la manière ne sont pas au rendez- vous. A bon entendu salut!
D?Allemagne
Oumar Bah
Pour Conakryonline
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