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AGUISAV: La Cedeao et l’Union Africaine (UA) peuvent-elles se laisser guidées par des Bandits Chefs d’Etat?
Si nous nous sommes réjouis de la spontanéité et de la promptitude d’avec laquelle la Communauté Internationale Africaine a réagi face à la crise togolaise, mais nous sommes, par la suite, restés perplexes, car la Cedeao et l’Union africaine ne sont pas allées jusqu’au bout de leur mission, laissant ainsi les Togolais à la case du départ. Bien que Faure GNASSIMGBE ait démissionné, mais le système en place lui est favorable pour revenir occuper le trône laissé vacant par son père. Concrètement rien a été fait pour desserrer l’étau électoral afin que tous les candidats aux présidentielles prochaines puissent avoir les mêmes chances de gagner. Ceux qui l’ont choisi et nommé président héritier du Togo, ce sont ceux-ci qui dirigeront les opérations électorales. Vont-ils accepter de jouer le vrai jeu démocratique? Rien n’est moins sûr. La Communauté internationale aura un grand rôle à jouer dans cette affaire des élections du 24 Avril 2005.
Nous avions cru qu’avec cette crise togolaise nos Chefs d’Etat Africains allaient profiter pour faire une pierre deux coups, régler en même temps la problématique du pouvoir en Afrique, mais hélas, c’était à ne pas compter sur l’absurdisme et l’hypocrisie de certains d’entre eux, c'est-à-dire, les mal élus parmi eux, que nous, nous, appellerons les Bandits Chefs d’Etat ou les Chefs d’Etat Bandits qui voient en cette crise togolaise réglée en faveur du clan Eyadema, une occasion rêvée pour eux, pour s’éterniser au pouvoir et préparer un de leurs siens pour la succession. Dans ce cas adieu à l’alternance démocratique en Afrique. Comme si la manipulation des Constitutions, les mascarades électorales n’ont pas suffi pour se maintenir ou mourir au pouvoir, maintenant il faut le «monarchiser» de père au fils au grand dam des populations qui sombrent dans la pauvreté de jour en jour. Malheureusement certaines puissances étrangères, notamment la France de Jacques CHIRAC, se prêtent à soutenir ce mécanisme honteux en Afrique. Nous invitons le peuple français du 14 Juillet 1789 à se solidariser aux peuples opprimés d’Afrique en lutte pour leur émancipation et pour leur bien-être que la France affairiste incarnée par Monsieur Jacques CHIRAC refuse de leur reconnaître, c'est-à-dire la démocratie, l’autodétermination et la souveraineté de nos pays Africains. Nous remercions Madame Marie Françoise dans sa lettre ouverte en date du 13 Mars 2005 qu’elle a bien voulu adresser au président français Jacques CHIRAC, de laquelle lettre elle a attiré l’opinion française sur le comportement peu honorable de ce dernier dans cette crise togolaise:
«Monsieur le président de la république, Je voudrais en tant que française, attirer votre attention sur la situation qui prévôt au Togo. Voici un peuple qui souffre depuis 42 ans de la pauvreté, de la corruption, des tueries, de la maladie … un pays qui arrive au bord du gouffre qui tout à coup voit une lueur d’espoir en la mort de leur chef d’état le plus grand dictateur que l’Afrique ait connu, une lueur de liberté de démocratie de délivrance … voila que soudain ce peuple se dresse et dit non ! Non à la dictature reprise par le fils de ce dernier, ce peuple qui manifeste dans tout le Togo et dans toutes les capitales du monde entier, bravant le soleil de l’équateur, et la neige de nos pays pour dire non s’en est fini. Ce tyran, c’est la France qui l’a formé et soutenu. Il a seulement pris la place de l’ancien colon pour reproduire à l’égard de son peuple une attitude pire que celle de l’ancienne puissance coloniale en le maintenant dans l’infantilisme et la peur, nourrissant à son égard ainsi qu’il l’a souvent avoué lui-même un mépris sans borne. Et voici que le fils du tirant n’ayant plus que la terreur comme arme sous prétexte de stabilité ( stabilité des cimetières) tire sur ce pauvre peuple déterminé à mettre fin à cette dictature héréditaire. Qu’attend la France pour reconnaître le vrai camp de la démocratie ; aurait-elle oublié sa propre histoire, pour denier au Togo le droit de bâtir la sienne. Voici un peuple qui lutte pour sa liberté et nous ne reconnaîtrions pas ce combat qui nous a pourtant fait ce que nous sommes !!! Il ne s’agit pas d’opinions politiques, il s’agit de s’engager pour des valeurs humaines sans lesquelles nos sociétés s’écrouleront.
Au lieu d’écouter ce peuple, vous allez aux obsèques du père en envoyant votre ministre des affaires étrangères Michel Barnier pour représenter la France, et votre conseillé personnel pour l’Afrique à l’Elysée Monsieur Bonnecorse pour pérenniser la dictature dans ce pays.
L’histoire africaine ne vous pardonnera pas cela. Si les Français savaient tous ce qui se trame, il ne serait pas d’accord du tout, mais silence radio !!! Quand c’est trop c’est trop!»
Fin de citation. Sans commentaire !
Face à ce défit togolais, nos dirigeants africains devraient pourtant faire peau neuve, pensée neuve, comportement neuf, pour reconnaître que le malheur de l’Afrique passe par là, c’est à dire la confiscation du pouvoir par des petites poignées d’individus apatrides sans foi ni loi, qui sucent à blanc leurs pays respectifs, et régler, une fois pour toutes, la crise togolaise et partant résoudre sans tabou les crises du pouvoir en Afrique partout où besoin sera. Maintenant qu’ils se sont engagés au Togo, il faudrait qu’ils continuent jusqu’à la proclamation des résultats des élections présidentielles. Ils devraient veiller à ce que les élections soient libres et transparentes. L’avenir de l’Afrique en dépend. Nous voulons parler des Amadou TANJA du Niger, WADE du Sénégal, ATT du Mali, John KUFFUOR du Ghana, O. OBASANJO du Nigeria, Thabo MBEKI de l’Afrique du Sud, Mathieu KEREKU du Bénin et Alpha Oumar KONARE de l’Ua. Ces élus du peuple doivent se démarquer des Bandits Chefs d’Etat, comme Lansana CONTE de la Guinée, Paul BIYAH du Cameroun, Ould TAYAH de la Mauritanie, Robert MUGABE du Zimbabwe et consorts, pour montrer à la face du monde que l’Afrique peut bien se prendre en charge et régler ses problèmes malgré l’ingérence ou l’interférence des occidentaux avec leurs intérêts égoïstes.
Nous estimons que la Cedeao et l’Ua ont vite fait de lever les sanctions sur le Togo, elles devraient les maintenir jusqu’après les élections présidentielles. Nous invitons la communauté internationale à s’impliquer davantage dans ce processus électoral pour que la volonté du peuple martyr togolais pour le changement sorte des urnes le 24 Avril 2005. Cela relève d’un acte d’assistance à un peuple en danger, un acte purement humanitaire que nous recommandons à la communauté internationale.
Les Chefs d’Etat patriotes d’Afrique doivent agir pour que tout se passe bien au Togo ce 24 Avril 2005. Si Faure GNASSIMGBE doit revenir à la magistrature suprême du Togo, il faut que ce soit sur des bases justes et équitables, pas sur fraudes électorales comme son papa le faisait et tant d’autres Bandits Chefs d’Etat. Si jamais Faure triche les élections pour reprendre le trône, les sanctions doivent être reconduites immédiatement sans tergiversions. L’Afrique doit en finir définitivement avec les coups d’état constitutionnel, électoral, militaire et les rébellions. La prévention des conflits en Afrique réside en cela, elle doit se faire, dores et déjà, avant que ce ne soit tard. Le médecin après la mort, nous n’en voulons plus, nous voulons, désormais, le médecin avant la mort. Nous ne voulons même plus tomber malades, nous voulons être en bonne santé comme les autres pays du monde. Les forces d’interposition sont comme le médecin après la mort et sont le plus souvent inutiles et coûteuses. Mieux vaut prévenir que guérir. Ils doivent en tenir compte pour l’Histoire.
Nous réitérons, encore une fois, notre appel en faveur de la mise sur pied d’un code de conduite pour les Chefs d’Etat africains. Il faut que les genres de Bandits Chefs d’Etat comme les Lansana CONTE de Guinée, Paul BIYAH du Cameroun, Ould TAYAH de la Mauritanie, Idris DEBY du Tchad et consorts disparaissent de la scène politique africaine. Nous devons faire avaler les insultes à ceux qui nous disent que «l’Afrique est mal partie, ou la démocratie est un luxe pour les africains, ou l’Afrique n’est pas encore mûre pour la démocratie». Ce sont des insultes, des conneries à l’endroit de l’Afrique que nous ne devons plus accepter, nous les Africains des Grands Empires. Cela est possible et relève simplement d’une question de bonne volonté politique de la part de nos Dirigeants africains. Nelson MANDELA n’est autre qu’un Africain, Alpha O. KONARE n’est autre qu’un Africain, Abdou DIOUFF n’est autre qu’un Africain, Koffi ANNAN n’est autre qu’un Africain… Le problème en Afrique c’est nous d’abord, après les occidentaux parce que c’est nous les Africains qui nous prêtons à leur jeu. Tant que dans un pays les intérêts des occidentaux ne sont pas menacés, ils ne bougent pas quel que soit la gravité des problèmes dans ce pays. Ici en Guinée, c’est tout un scandale. Après près d’un demi-siècle de souveraineté nationale, la Guinée se classe parmi les 30 pays les plus pauvres de la planète avec ses immenses ressources naturelles. Le Pays est sans eau, sans courant, sans route, sans télécommunication sans nourriture, les Sans Voix meurent dans les hôpitaux, comme des mouches, par pénurie de médicaments… Même les pays en guerre ou sortis de guerre vivent mieux que nous. Malgré cette situation catastrophique dans le pays que dirige Lansana CONTE, les occidentaux ont trouvé moyen de dire que les Opposants doivent attendre parce que, selon eux, il y a la rébellion au Libéria et en Sierra Leone. Autrement dit les occidentaux ont dit niet à toute alternance politique en Guinée. Ils ont continué et continuent encore à soutenir le régime corrompu du Général Lansana en fermant les yeux sur la corruption et le non-respect des droits de l’homme. A cause des deux pays voisins les occidentaux tentent de sacrifier la Guinée, avec une population de plus de 8.000.000, parce que tout simplement Lansana CONTE fait pour le moment leurs affaires. Voilà la réalité en Guinée, le reste c’est pour nous divertir. Il appartient aux Guinéens de se lever comme ils l’ont fait le 28 Septembre 1958 pour se libérer de ce carcan des occidentaux.
Aux opposants togolais nous leur rendons un vibrant hommage d’avoir choisi un candidat unique à cette élection cruciale qu’est l’échéance du 24 Avril prochain. La sagesse a eu raison sur la passion. La bataille sera dure, elle ne sera pas facile, mais les enjeux sont tels qu’il ne faut pas désespérer, elle sera gagnée sans doute. La dictature la plus vieille et la plus féroce d’Afrique sera déboulonnée. A cœur vaillant, rien d’impossible. L’union fait la force, ils viennent de prouver encore qu’ils se battent pour un Togo meilleur pour tous ses filles et fils. Le peuple martyr togolais est avec eux. Tous les démocrates d’Afrique et du monde doivent se mobiliser pour que le Togo entre dans l’arène de la Démocratie par la grande porte le 24 Avril 2005, et tourne une fois pour toutes l’ère Eyadema. L’avenir de notre patrie commune l’Afrique en dépend.
L’Afrique ne sera que ce que les Africains veulent qu’elle soit.
Dr Fran Morri SAMOURAH
Président de l’Association Guinéenne des Sans Voix (AGUISAV)
Conakry
Pour Conakryonline
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