TATS-UNIS, 16.10.2002
L'Irak cède à la pression internationale
Les Etats-Unis et la communauté internationale peuvent être satisfaits: Saddam Hussein a accepté, dans les délais impartis, la résolution 1441 des Nations-Unies prévoyant le retour des inspecteurs de l'ONU et le désarmement de l'Irak. Mais la lettre d'acceptation à l'attention de l'ONU comprend quelques ambiguïtés.
La lettre du ministre des Affaires étrangères irakien dans laquelle il accepte, au nom de son pays, le retour des inspecteurs en désarmement, est truffée d'attaques contre les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Elle soulève aussi plusieurs questions quant à l'interprétation que font les Irakiens de la résolution 1441 votée vendredi dernier. Le ministre des Affaires étrangères irakien annonce notamment qu'il va écrire une nouvelle lettre pour recenser les dispositions qu'il juge illégales dans cette résolution. Dans une traduction non officielle de la lettre, on peut lire que Bagdad réfute avoir en sa possession des armes de destruction massive « comme le prétendent des personnalités diaboliques.»
A l'ONU, on fait mine de fermer les yeux sur ces détails inquiétants. L'important, c'est que l'Irak accepte la résolution du conseil de sécurité. Le reste est davantage destiné à l'opinion arabe, le régime de Saddam Hussein voulant prouver qu'il ne plie pas face aux Etats-Unis.
La décision de l'Irak de satisfaire aux exigences internationales provoque le soulagement dans les pays arabes et à Moscou, où l'on voit déjà se dessiner une solution politique à la crise. A Londres et à Washington, on demeure sceptique: «Je vous rappellerai que nous avons déjà entendu cela de la part de Saddam Hussein et de son régime et maintenant nous devons voir des actions. Nous ne tolérons aucune dénégation, ni aucune tromperie, un point c'est tout, » prévient le président américain.
Les inspecteurs en désarmement des Nations Unies sont attendus à Bagdad dès lundi. Ils ont 60 jours pour rendre compte du résultat de leurs recherches. Le mandat des inspecteurs est renforcé. Ils ont un accès sans restrictions à tous les sites y compris les sites présidentiels. Ils pourront également emmener à l'étranger des Irakiens pour les interroger à l'abri des pressions. Toute ingérence de l'Irak dans les affaires d'inspections seront communiquées immédiatement au Conseil de sécurité. La résolution se termine par une menace explicite: l'Irak s'expose à de graves conséquences s'il continue à manquer à ses obligations. Ce que la résolution ne dit pas, c'est qui aura le dernier mot pour dire si le territoire irakien est définitivement exempt d'armes de destruction massive.
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